Une femme reçoit le colis qu’elle a envoyé quelques temps plus tôt à son mari incarcéré pour un meurtre dont il est innocent. Profondément inquiète, elle décide de lui rendre visite.
Une femme douce est un film du réalisateur ukrainien Sergei Loznitsa. J'avais lu ça et là des avis comparant l'univers d'une femme douce à l'univers du procès de Kafka. L'exercice semblait intéressant.
Au sortir de la salle, je ne peux que constater que le film est, pour moi, tant un échec sur la forme que sur le fond. Au plan formel, le réalisateur nous entraîne dans une odyssée horrifique glauque avec des acteurs peu doués, des dialogues vulgaires et des décors d'une grande laideur. La femme douce ( Elle ne porte pas de prénom pour accentuer l'anonymisation et la dureté de cette société...) très vite transformée en "poupée de chiffon" se fait "balloter" de la prison d'où on la congédie pour se faire embarquer par des policiers, fréquenter le "maquereau" d'un bordel et errer le plus clair de son temps dans des lieux publics bondés de figurants moches et vulgaires fixant la caméra en permanence.
Le "bouquet final" demeure quand même le banquet rassemblant l'ensemble des protagonistes ayant croisé la route de la pauvre femme et se livrant à un exercice d'auto congratulation "perché" que le réalisateur espérait certainement digne de David Lynch.....nous en sommes hélas très loin!
Il n'a échappé à personne que le réalisateur tente fort maladroitement de démontrer l'ineptie de la machine bureaucratique qui broie les individus dont "la femme douce" est la dernière victime.
Le supplice du spectateur pour cet exercice pédagogique dure tout de même 2h23.
Au fond, et c'est là que le bât blesse, le réalisateur ukrainien, visiblement aussi subtil que ses acteurs, signe surtout une "charge" anti russe et anti communiste (27 ans après la chute du mur de Berlin...) qui se déroule en 2016 mais avec des images dignes des années 50. Au cas particulier, on sort du cadre artistique, on s'éloigne de l'univers de Kafka pour se livrer à une critique politique radicale qui radote mais qui s'explique par le contexte géopolitique actuel.
Remarque: j'ai lu un peu partout qu'une femme douce est un film Russe. C'est inexact. C'est un film tourné en langue russe réalisé par un réalisateur ukrainien et bénéficiant de financements de pays de l'Union européenne et de son fonds culturel.
Ma note: 2/10