Dans le CV de Dominic Savage figure un seul rôle d'acteur, enfant, dans le Barry Lyndon de Kubrick. 12 ans après son premier film en tant que réalisateur (Love + Hate), il signe Une femme heureuse (The Escape), interprété et coproduit par Gemma Arterton. Autant dire d'emblée qu'on ne voit qu'elle à l'écran, ou presque, dans ce portrait de femme au foyer guettée par la dépression. La comédienne est formidable, le plus souvent sans maquillage, rendant palpable l'étouffement progressif de cette mère de famille qui n'en peut plus de sa vie routinière toute entière dévolue aux autres. Le film joue la carte du naturalisme, hormis dans sa deuxième partie, plus romanesque et pas très réussie, dans un Paris idéalisé. Cependant, en privilégiant un point de vue unique, celui de son héroïne, et en ne laissant guère au mari la chance d'exister, si ce n'est dans des scènes domestiques souvent suffocantes, le film se condamne à une vision étroite et monotone renforcée par une mise en scène qui privilégie les gros plans. On a beau adorer Gemma, la tristesse quasi constante d'Une femme heureuse et son atmosphère raréfiée ont pour conséquence d'assombrir fortement le moral du spectateur.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2018

Créée

le 1 avr. 2018

Critique lue 1.5K fois

8 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

8

D'autres avis sur Une femme heureuse

Une femme heureuse
CCorubolo
7

Une femme heureuse

Critique pour le site Le Bleu du Miroir Décharge mentale Portrait naturaliste et âpre, Une femme heureuse sonde de l’intérieur le quotidien d’un couple middle class en banlieue de Londres, une vie de...

le 7 mai 2018

9 j'aime

Une femme heureuse
Cinephile-doux
6

Avis de dépression

Dans le CV de Dominic Savage figure un seul rôle d'acteur, enfant, dans le Barry Lyndon de Kubrick. 12 ans après son premier film en tant que réalisateur (Love + Hate), il signe Une femme heureuse...

le 1 avr. 2018

8 j'aime

Une femme heureuse
xlr8
7

Mais laissez-nous le titre anglais bordel !!!

Encore un film difficile à vendre, alors je ne le vendrai pas... Quoique... :-D Le cinéma est à la fois un art et une industrie... En tant qu'art, il peut être extrêmement narcissique et excluant. A...

Par

le 5 juin 2018

3 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13