Un chroniqueur gastronomique redouté de tous, que joue Peter Sellers, court les réceptions et soirées mondaines en quête de conquêtes féminines, car il ne reste jamais longtemps en leur compagnie. Mais tout va changer quand il va croiser une jeune femme de 19 ans, Goldie Hawn, et le coup de foudre va être tel que pour elle, il va totalement changer de style de vie afin d'éviter d'être considéré comme un ringard, car il a la quarantaine...
Bien que le film soit (co)produit par la Columbia, il a tout du film anglais, ne serait-ce que par le réalisateur Roy Boulting, un tournage en Angleterre et une star du calibre de Peter Sellers face à la quasi-nouvelle venue Goldie Hawn, dont ce fut seulement le troisième rôle au cinéma. Sa jeunesse et son côté pétillant sont très bien montrés, y compris dans son physique car on la voit nue un bref instant, car elle représente un vent de fraicheur face à un Peter Sellers qu'elle pourrait considérer comme ringard, mais dont elle espère tirer parti de sa célébrité d'une façon ou d'une autre. Car ce n'est pas seulement l'histoire d'un couple qu'une vingtaine d'années séparent, mais au fond quelque chose d'encore plus cruel, celui du profit de l'un par rapport à l'autre. Car elle sait très bien qu'elle n'a que ses charmes, alors que lui peut tout lui offrir, y compris des vacances dans le Sud de la France, et au fond j'y vois quelque chose de cruel, à savoir un homme qui essaie de rester dans le coup, car lui croit au grand amour alors que elle n'y voit surtout que confort.
Le tout dans une réalisation assez colorée, qu'on imagine de ces comédies pop de la fin des années 1960 qui se veulent un peu plus audacieuses, comme ce fameux plan nu (tourné contre l'avis de l'actrice), ou un langage un peu plus vulgaire. Ce qui explique sans doute son gros succès lors de sa sortie, mais bizarrement assez méconnu depuis malgré le pedigree des acteurs. Mais j'y vois quelque chose d'anglais, donc assez corrosif, notamment dans cette conclusion qui peut rappeler Alfie.