De l'influence -ou du danger?- du cinéma sur les esprits faibles. Amateurs de films policiers, Jean-Pierre Kalfon et sa bande -les quatre personnages portent le nom de leurs interprètes- décident de sortir de leur condition de dociles ouvriers en se formant...au gangstérisme. Le film est probablement une parabole du pouvoir du cinéma sur l'imaginaire du public. Car l'inspiration et l'ambition des jeunes héros de Lelouch semblent puisée dans les modèles proposés par le cinéma.
Initialement, le sujet est plaisant et incongru. Claude Lelouch réalise une comédie parodique où son jeune quatuor, accompagnée par une jeune fille sourde-muette (symbolique du cinéma muet?), s'initie aux "techniques" des malfrats, s'entraine et s'endurcit en vue de réaliser un quelconque grand coup.
C'est badin et primesautier, gentiment amoral...mais qu'est-ce que c'est long! Lelouch aurait vraiment gagné à élaguer. Car, si sa conclusion est plutôt réussie et inattendue, ses personnages de pieds-nickelés candides ne sont pas aussi amusants et intéressants qu'il le croit au long d'une série de péripéties redondantes dont la loufoquerie n'est pas très efficace.
Il reste que, si le cinéaste n'est pas précisément un auteur comique, au moins son film détonne par rapport au tout-venant de l'époque.