Dans la famille "mon giallo a un titre bien racoleur", je demande "Orgasmo". Sorti en 1969 (ça ne s'invente pas !). A noter que les pays étrangers seront plus mesurés dans leur traduction de titre. "Une folle envie d'aimer" en France, ce qui donne l'impression d'avoir affaire à une romance plan-plan. Ou aux USA "Paranoia"... ce qui veut tout et rien dire.

"Orgasmo", c'est l'histoire d'une riche femme fraîchement veuve, qui décide de s'isoler dans une somptueuse villa italienne. Jusqu'à ce qu'elle fasse la connaissance d'un impétueux jeune Américain, qui aura tôt fait de se glisser dans son lit...

Il s'agit d'un giallo davantage orienté sensualité & érotisme que meurtres & cadavres. Les polissons seront ravis d'y découvrir régulièrement Colette Descombes et Carroll Baker filmées sous toutes les coutures (ou presque) dans le plus simple appareil. Tandis qu'Umberto Lenzi livre quelques scènes de sexe olé-olé pour l'époque. Le film fut d'ailleurs classé X aux USA. Un choix artistique que ne reniera pas Carroll Baker (ou son compte en banque ?), puisque l'actrice tourna 4 films avec Lenzi, et s'implique dans le rôle principal.

Néanmoins, les scènes de fesse et de débauche ne sont pas (trop) gratuites, et servent surtout à progressivement construire une tension. Carburant à l'alcool, aux médocs divers, et au triolisme, notre veuve va peu à peu perdre le fil de la réalité, et se laisser manipuler. Jusqu'à un dernier acte plus violent, physiquement et psychologiquement, où l'on retrouve l'esprit tordu propre à certains gialli.

Si érotisme à part, la mise en scène est relativement sage, Umberto Lenzi nous gratifie tout de même de quelques bonnes idées. Deux ou trois grand angles un poil baroques, quelques effets de montage psychédéliques, et des petits jeux de couleurs, chacun des trois protagoniste portant souvent un accessoire d'une couleur distincte.

En résulte un giallo sympathique, qui fait presque écho aux thriller vénéneux des années 90, où il était courant de voir une famille tranquille se faire séduire et/ou infiltré par un(e) psychopathe en puissance.

Je terminerai en soulignant qu'il semble exister deux version du film. L'une de 90 minutes, qui se termine avec une fin un poil abrupte. L'autre de 93 minutes, qui ajoute quelques explications.

On y apprend que Brian a produit une fausse note de suicide, et a fait signer à Catherine un testament qui le place, lui et ses neveux, bénéficiaires de sa fortune. Mais Brian est rattrapé par Scotland Yard, qui lui signifie que la mort du mari de Catherine n'était pas accidentelle. Elle n'a donc pas le droit à la fortune de son mari... et lui non plus ! La séquence finale avec les deux neveux restant la même.

Redzing
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 1969, Les meilleurs giallo et Les meilleurs films d'Umberto Lenzi

Créée

le 9 juil. 2023

Critique lue 45 fois

1 j'aime

Redzing

Écrit par

Critique lue 45 fois

1

D'autres avis sur Une folle envie d'aimer

Du même critique

Athena
Redzing
7

Les Trois Heures du Condé

« Athena » semble avoir divisé son public. Entre ceux qui y ont vu enfin un film français flamboyant à la mise en scène ambitieuse, et ceux qui ont pointé du doigt un film vide de sens, destiné à de...

le 29 sept. 2022

33 j'aime

4

Sisu - De l'or et du sang
Redzing
7

Finnish him !

A travers cette histoire d'orpailleur vagabond harcelé par les Nazis, Jalmari Helander livre un hommage assumé au premier Rambo, dont il reprend la structure narrative. Ici, notre homme est un ancien...

le 29 mai 2023

23 j'aime

3

Le Dernier Mercenaire
Redzing
2

Et pourtant il l'avait prédit...

En 2001, alors qu'il fait la promo de "Replicant", Jean-Claude Van Damme est invité sur un plateau télé français. Il expose, dans un franglais plus ou moins cryptique, les principes de ce qui...

le 30 juil. 2021

18 j'aime

15