Critique de Une folle envie d'aimer par HENRI MESQUIDA
Assez amusant. Et la beauté visuelle du cinéma italien des années 70.
le 12 janv. 2013
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Dans la famille "mon giallo a un titre bien racoleur", je demande "Orgasmo". Sorti en 1969 (ça ne s'invente pas !). A noter que les pays étrangers seront plus mesurés dans leur traduction de titre. "Une folle envie d'aimer" en France, ce qui donne l'impression d'avoir affaire à une romance plan-plan. Ou aux USA "Paranoia"... ce qui veut tout et rien dire.
"Orgasmo", c'est l'histoire d'une riche femme fraîchement veuve, qui décide de s'isoler dans une somptueuse villa italienne. Jusqu'à ce qu'elle fasse la connaissance d'un impétueux jeune Américain, qui aura tôt fait de se glisser dans son lit...
Il s'agit d'un giallo davantage orienté sensualité & érotisme que meurtres & cadavres. Les polissons seront ravis d'y découvrir régulièrement Colette Descombes et Carroll Baker filmées sous toutes les coutures (ou presque) dans le plus simple appareil. Tandis qu'Umberto Lenzi livre quelques scènes de sexe olé-olé pour l'époque. Le film fut d'ailleurs classé X aux USA. Un choix artistique que ne reniera pas Carroll Baker (ou son compte en banque ?), puisque l'actrice tourna 4 films avec Lenzi, et s'implique dans le rôle principal.
Néanmoins, les scènes de fesse et de débauche ne sont pas (trop) gratuites, et servent surtout à progressivement construire une tension. Carburant à l'alcool, aux médocs divers, et au triolisme, notre veuve va peu à peu perdre le fil de la réalité, et se laisser manipuler. Jusqu'à un dernier acte plus violent, physiquement et psychologiquement, où l'on retrouve l'esprit tordu propre à certains gialli.
Si érotisme à part, la mise en scène est relativement sage, Umberto Lenzi nous gratifie tout de même de quelques bonnes idées. Deux ou trois grand angles un poil baroques, quelques effets de montage psychédéliques, et des petits jeux de couleurs, chacun des trois protagoniste portant souvent un accessoire d'une couleur distincte.
En résulte un giallo sympathique, qui fait presque écho aux thriller vénéneux des années 90, où il était courant de voir une famille tranquille se faire séduire et/ou infiltré par un(e) psychopathe en puissance.
Je terminerai en soulignant qu'il semble exister deux version du film. L'une de 90 minutes, qui se termine avec une fin un poil abrupte. L'autre de 93 minutes, qui ajoute quelques explications.
On y apprend que Brian a produit une fausse note de suicide, et a fait signer à Catherine un testament qui le place, lui et ses neveux, bénéficiaires de sa fortune. Mais Brian est rattrapé par Scotland Yard, qui lui signifie que la mort du mari de Catherine n'était pas accidentelle. Elle n'a donc pas le droit à la fortune de son mari... et lui non plus ! La séquence finale avec les deux neveux restant la même.
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Créée
le 9 juil. 2023
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