Une histoire incroyable et édifiante, mais qui, d'un point de vue strictement visuel, m'a un peu décontenancé... Je comprends la difficulté d'un documentariste à illustrer un récit où les images d'archives sont rares. Pour autant, le principe de mélanger des images "réelles" (celles d'Elizabeth Naïm et de son entourage familial) avec des archives qui n'ont rien a voir mais dont le pouvoir d'evocation est très pratique (une tendance lourde du documentaire contemporain) me pose un vrai souci...
Certes, c'est plus vivant mais qu'est-ce que ça coûte de placer un carton à la fin pour indiquer au spectateur que ce qu'il a vu est un savant mélange entre archives réelles (certaines sont d'ailleurs étonnantes) et évocations libres (la question ne se poserait évidemment pas avec de l'animation ou de la reconstitution) ? Ne pas le faire c'est transformer un procédé peu éthique en norme, modifiant imperceptiblement notre rapport au documentaire et donc à la vérité. Compte tenu de la rigueur du récit, je peine à comprendre ce qui a empêché les réalisatrices de clarifier leur rapport aux archives.