Pour l'éternité
Un couple est retrouvé sans vie dans un terrain vague, main dans la main. Un inspecteur, joué par Louis Jouvet, va interroger les familles pour comprendre ce qui a pu se passer. Vendu en gros sur...
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le 29 juil. 2022
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Malheureusement un peu trop désuet (comprendre niais) pour me convaincre, et ce en dépit de l'existence d'un capital sympathie préexistant concernant Louis Jouvet dont ce sera le dernier film — il mourra d'un infarctus quelques jours après la fin du tournage, et on peut donc comprendre sa relative tiédeur dans l'action qui l'occupe. On le voit venir de loin, le suicide des deux jeunes amoureux Daniel Gélin et Dany Robin, on les voit venir de loin, les pressions subies de la part des familles respectives... Il n'y a pas beaucoup de mystère vu d'aujourd'hui, et tout le potentiel mélodramatique pur n'est pas particulièrement exquis, en tous cas pas suffisamment pour se suffire à lui seul.
L'image des deux corps sans vie trouvés dans un bus abandonné au milieu d'un terrain vague avait pourtant son charme (les deux policiers qui les trouvent, beaucoup moins en revanche). Mais alors, dès que Jouvet commence son enquête, c'est le début des ennuis. Rien ne va dans le scénario, que ce soit dans la façon dont l'inspecteur Plonche se saisit de l'enquête contre ses collègues qui auraient envie de classer l'affaire vite fait, dans la façon d'interroger les deux familles, dans la façon de dresser un constat social sur fond de timide lutte des classes, dans la façon d'énoncer les responsabilités des uns et des autres sur le suicide des enfants, etc. L'opposition entre classes sociales est montée à la truelle, d'un côté le père chômeur, alcoolique, misérable, de l'autre la famille bourgeoise à la mentalité à l'avenant... C'est vraiment taillé au tractopelle tout ça.
Pour le reste, la romance entre les deux est très datée, avec des lourdeurs récurrentes, et il ne reste que les détails des différents milieux traversés (comme par exemple les soirées mondaines) pour présenter un certain intérêt. Je n'ai pas tout compris au cas du père qui est censé être sculpteur, et les sarcasmes implicites de Jouvet m'ont vite usé. En un sens le final est mauvais car au lieu de sacraliser la mort des deux amants, il les enferme dans une forme de bêtise puisqu'on nous montre que les flics n'avaient absolument rien à voir avec eux et qu'ils se trouvaient là par hasard, et non pour les arrêter. Les boulets.
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Créée
le 22 mai 2023
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