Le dernier film de Robert Guédiguian que j'ai apprécié remonte déjà à 2008 (Lady Jane). Depuis aucun n'a vraiment été réussi, le pire a même été commis avec L'armée du crime. Je ne sais donc pas trop pourquoi je suis allé voir celui-ci. Peut être parce qu'il est d'origine arménienne et que je m'attendais à une grande fresque sur l'histoire de l'Arménie depuis le génocide. La déception est une fois de plus au rendez-vous. Excepté une première partie à Berlin en 1921 assez réussie, avec un excellent Robinson Stévenin, le reste est vraiment très lourd. Le tout est fait, on en doute pas, avec beaucoup de conviction et de sincérité mais l'ensemble est beaucoup trop appuyé. Quelques paysages magnifiques (Arménie, Liban) mais les décors studio font vraiment carton-pâte. Et la musique de Alexandre Desplat n'arrange rien. L'interprétation non plus. Ariane Ascaride s'en sort à peu près bien (comme souvent), Syrus Shahidi (24 jours) est prometteur, et, miracle, Grégoire Leprince-Ringuet a enfin pris quelques cours de comédie. Mais le reste de la distribution en fait des tonnes, Simon Abkarian en tête. Bref, mise en scène, écriture et technique sont d'une lourdeur assez pesante. C'est dommage car on aurait pu assister à une belle saga historique et familiale. Reste quelques jolis moments d'émotion qui ne sauvent malheureusement pas grand chose...