Vous êtes un homme bon et vous parlez à un homme têtu. Je terminerai comme j’ai commencé.
Tiré d’une histoire vraie comme le titre français l’indique, le film nous raconte l’histoire d’Alvin qui s’est lancé dans un voyage de plusieurs centaines de kilomètres de l’Iowa au Winconsin, à 73 ans, avec une mauvaise santé, après avoir bricolé une remorque rattachée à une tondeuse. C’est un bon papy touchant d’humanité, le regard clair, malicieux et obstiné à la fois. Il parcourt ainsi ses kilomètres à son rythme, fixé sur son but. C’est le genre de personne que rien ni personne ne peut arrêter une fois qu’elle s’est fixé un objectif.
Le tempo du film est lent, adapté au rythme d’un vieil homme et d’une tondeuse à gazon, c’est sûr qu’il ne s’agit pas d’un film de formule 1 ! les paysages de l’Iowa défilent. On admire les rayons du soleil qui caressent les champs ou les cimes des arbres, les couleurs changeantes du ciel, on prend le temps de contempler les étoiles. On avance lentement sur la route au son d’une musique douce et entêtante.
Au gré des rencontres, Alvin échange et partage des morceaux de sa vie familiale ou ses souvenirs traumatisants de guerre. Cet homme, qui a 73 ans, est un vétéran de la seconde guerre mondiale et de la guerre de Corée, autant dire que pas grand chose ne peut l’effrayer. Mais c’est un homme qui est resté capable de partager une parole avec d’autres, de laisser monter les larmes aux yeux, de réparer ses relations qui ont besoin de l’être et de sourire le regard perdu au loin.
Une histoire rafraîchissante et pleine de pudeur magnifiquement racontée par David Lynch.
Ce film est le dernier de Richard Farnsworth qui atteint d’un cancer lorsqu’il jouait le personnage d’Alvin, s’est suicidé l’année suivante à l’âge de 80 ans. Il avait entamé sa carrière, comme figurant, de longues années auparavant, dans un grand film : Autant en emporte le vent (1939). Il a suivi une carrière modeste comme acteur et cascadeur et a fini en beauté avec ce joli film !