Irène c’est une joie de vivre, disponible à la rencontre, à l’amour, aux amitiés, à son art qu’elle aime passionnément, le théâtre.
Elle apprend, avec curiosité, créativité et rien ne semble lui faire obstacle.
Elle découvre les textes à travailler, les relations à construire, les obstacles à franchir, les émotions nouvelles. Tout ceci se déroule pendant l’été 1942 et la “bête immonde” rôde, sournoise, s’infiltre, mine, pour mieux étouffer sa proie.
Dans un premier temps imposition d’inscrire sur la carte d’identité nationale le mot “juive”. Dans leur appartement où elle vit avec son frère, son père et sa grand-mère on ne parle pas de ça, mais l’injonction de se mettre en règle est bien présente. Le père pense qu’il faut le faire pour être sans reproche, la grand-mère est rebelle et s’y oppose. Pas pour longtemps.
Ensuite ils doivent rendre le téléphone, la radio, tout ce qui peut les relier au monde.
Irène le vit sans l’intégrer tant sa jeune vie est remplie d’espoir et de confiance.
Le jour du concours et l’épreuve finale approche. Avec ses collègues, copains, copines, elle s’y donne avec enthousiasme et tous reconnaissent sa jovialité et son talent. Entre-tant, arrive l’obligation de porter une étoile jaune. Elle la porte et là, la “jeune fille qui va bien”, n’échappe pas à la réalité.
Très maîtrisé par sa réalisatrice, premier film de Sandrine Kiberlain, mérite qu’on aille le voir pas tant pour ce qu’elle nous apprend, mais pour la façon et le talent de comment elle nous l'apprend cette séquence du fascisme qui s’infiltre.
Sandrine Kiberlain, d’origine polonaise nous dit quelque chose d’elle, venue de loin, mais aussi de nous, ici, face au totalitarisme.
Film présenté à la Semaine de la Critique à Cannes.
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