Premier film de Sandrine Kiberlain derrière la caméra. Elle y mêle ses propres souvenir de cours de théâtre à l’histoire de sa famille. Un beau portrait de jeune fille, vivant l’insouciance de ses vingt ans pendant l’occupation allemande, et sa passion pour le théâtre, sans se soucier de ce qu’il se passe. Le tout semble assez léger, malgré la toile de fond dramatique. La fin est poignante, l’actrice-réalisatrice, ayant choisi de ne rien montrer, tout est suggéré. C’est d’autant plus fort et traumatisant. L’interprétation est de qualité avec en tête Rebecca Marder de la comédie française, (aussi vu dans Simone le voyage du siècle), très convaincante et présélectionnée pour les prochains César comme révélation féminine pour ce rôle. Avec aussi André Marcon, Anthony Bajon, India Hair, Ben Attal ou Bastien Bouillon. L’occupation est montrée de manière très discrète (on ne voit jamais de soldat allemand par exemple), on se focalise ainsi uniquement sur la jeune héroïne. Le tout est fait de façon assez académique mais bien fait. On ne s’ennuie pas pour autant, on suit le parcours de la jeune femme et la montée de l’ignominie en parallèle avec un certain intérêt et une certaine émotion. Passage à la réalisation plutôt réussi donc pour l’actrice, on attend la suite…