On ne pensait pas qu'il reviendrait. Et pourtant, John McTiernan, après avoir fait rêvé nombreux cinéphiles dans Last Action Hero, revient à son premier amour et réalise notre troisième épisode de Die hard: Une journée en enfer, rejoint par un certain Samuel L.Jackson en invité surprise. Préparez-vous à un spectacle grandiose, la quintessence de l’excellence. Le chat noir collant aux basques de John McClane n’en a pas encore terminé avec lui.
La partie commence
Piège de cristal avait révolutionné le genre, propulsant un flic banal au rang des meilleures actions heros des années 80. Après une suite un brin décevante, faute au départ du réalisateur John McTiernan, voila qu'on rappel en urgences ce dernier pour un troisième opus. Pas d'intrigue se déroulant à Noel, pas de huis clos. On est à New York, en plein été caniculaire avec des couleurs chaudes donnant cette sensation d'étouffement. Une explosion a lieu dans un supermarché, un homme revendique l'attaque et demande aux autorités qu'un certain McClane joue à son petit jeu de jacques à dit. Qui est-il? Que veut-il? Vous le saurez très vite. En attendant, John McClane, bien mal en point psychologiquement, récupère son badge, tente de reprendre ses esprits à cause d'une grosse gueule de bois, et se prépare à passer une nouvelle journée bien pourrie. Seulement cette fois, il ne sera pas seul.
McTiernan est un génie, il a trouvé LE partenaire idéal, celui qui en a suffisamment dans le pantalon pour tenir tête à cette grande bouche de Bruce Willis. C'est là que débarque en invité d’honneur Samuel L.Jackson. Depuis Pulp Fiction sortit un an plutôt et dans lequel Bruce Willis donnait déjà la réplique à l’acteur, on connait le loustique, son intelligence, sa sagesse, son franc parlé. Il nous revient ici dans un rôle taillé sur mesure. Entrainé malgré lui par McClane, le voila participer à l'aventure, cassant les codes propres à cette franchise, transformant Die Hard en une sorte de buddy movie sérieux et sauvage, encore plus jouissif que L'arme fatale.
Tout va comme vous voulez, cher Monsieur ? On prend le frais, c’est ça
? Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais un
blanc circulant en plein Harlem avec une pancarte sur laquelle est
écrit : « Je hais les nègres », soit il a un grave problème personnel
à résoudre, soit il a quelques cases en moins.
Duo de choc pour film spectaculaire
Des quartiers chauds d'Harlem en passant par Broadway et Central Park, notre course contre la montre en pleine canicule va beaucoup plus loin que le film d'action de base qu'on avait pu découvrir depuis Piège de cristal. McTiernan compte bien nous offrir un spectacle à hauteur de son talent. Plans filmés au millimètre près, scénario de génie, antagoniste encore plus charismatique qu'Hans Gruber, action brutal, déferlement de cascades, explosions et punchlines, Une journée en enfer ne vous fera pas souffler, il veut vous faire suffoquer d'excitation, il veut jouer avec votre adrénaline, vos nerfs, vous entrainant immersivement aux cotés de Bruce Wills et Samuel L.Jackson. Vous n'en perdrez pas une miette.
Dans les rues, sur un pont, en galerie souterraine, dans le métro, le parcours tumultueux de nos deux héros entrainés dans tout un tas d’énigmes, n'a de cesse de nous surprendre. Courses poursuites + fusillade sur une route où il pleut averse, scènes catastrophes dans le métro puis dans un aqueduc, nous voici vadrouiller en plein New York aux cotés d'un McClane en prenant encore pour son grade, humilié, brutalisé, mais tenant toujours debout par sa ténacité et résistance hors du commun. Toujours aussi classe dans son célèbre marcel couvert de transpiration et de sang, notre héros dégage toujours autant de charisme héroïque.
Une journée en enfer constitue l'un des meilleurs opus de la franchise Die Hard. Le pied total. Jeremy Irons n'a jamais autant brillé que dans ce film. Sadique, énigmatique, froid, diabolique, bégayant quand il a vraiment la pétoche, seul point frustrant: son affrontement avec McClane bien trop frustrant. Pour le reste, suivre McClane et son nouveau pote Zeus, samaritain malgré lui, ouvertement méfiant envers les blancs, toujours sur la défensive, est un pur exutoire. Samuel L.Jackson et Bruce Willis devront apprendre à se faire confiance, mettrons du temps avant de devenir de vrais potes.
On se marre, les répliques entre les deux fusent comme les balles lors des scènes de gun fight, on file à cent à l'heure dans les rues de New York bondées de monde, encombrées de monde. Ca insulte les mecs d'Harlem en caleçon, ça conduit un taxi en plein Central Park, ça remplit 4 litres dans un bidon de 5, ça descend à câble sur un bateau en mouvement, ça affronte des vilains Allemands, ça vous passe « When Johnny Comes Marching Home » de sorte à ce qu’il résonne dans votre tête pendant deux semaines, John McTiernan et son John McClane révolutionne le cinéma d'action...encore.
- C’est pas la peine de hurler comme ça, je sais ce que je fais.
- Dieu lui-même sait même pas ce que tu fais.
Au final, croyez-le ou non, Une journée en enfer réussie à faire encore mieux que Piège de cristal, renvoyant presque 58 minutes pour vivre au rang des nanars. Course effrénée, énigmes, duo détonnant, punchlines, scènes cultes, rebondissements, violence brute, baston, balles qui fusent, musiques tendues, sérieux quand il faut, drôle quand il faut, notre Die Hard 3 se voit propulsé au rang de chef d'œuvre du genre. Si vous voulez voir un film qui défoule à vous en faire rire, ne cherchez pas, c'est celui là qu'il vous faut. Dantesque.