Il se dégage assez paradoxalement de cette "Journée Particulière" - construite comme une pièce de théâtre dans le respect de l’unité de temps, de lieu et d’action - une violence psychologique impressionnante. On y voit se heurter des personnages - superbement incarnés par Mastroianni et Sophia Loren - en proie à une terrible haine de soi, véhiculée par la société fasciste qui, pour quelques heures, ne les tient plus dans son giron : cette liberté conditionnelle, offerte aux personnages par l'arrêt du monde à l'occasion d'un défilé, n'est qu'un sursis odieux, qui leur fait prendre conscience du drame de leur existence. Et si nous ressentons à les voir autant de pitié que de terreur, c'est qu'il sont principalement, et malgré tout, victimes d’eux-mêmes... [Critique écrite en 1977]