Un Passe-Temps dans la soirée

Dans les années 40, Mélanie Griffith est Linda Voss, une femme américaine juive d'origine allemande trouvant un emploi de secrétaire auprès d'un avocat nommé Ed Leland interprété par Michael Douglas. Ed ne parlant pas allemand, Linda lui sert d'interprète pour traduire des messages allemands étant envoyé à son employeur.
Au fil du temps, Linda comprend que Ed n'est pas un avocat mais un espion chargé d'infiltrer l'Allemagne de loin pour arrêter les opérations des nazis (bombardements etc...).
Petit à petit, Linda et Ed se rapprochent et finissent par devenir amants mais la réalité les rattrape quand l'Amérique se retrouve entraînée dans la Seconde Guerre Mondiale après l'attaque de Pearl Harbor.

Si le film commence de manière clichée insupportable (la secrétaire tombant dans les bras de son supérieur), on abandonne le film d'amour et on se retrouve rapidement entrainés dans le thriller, plus que le film de guerre, à partir du moment où le contexte de la Seconde Guerre Mondiale rattrape nos tourtereaux.
Ed part à la guerre, Linda infiltre l'Allemagne et les nazis rebaptisée Lina pour chercher des informations en faveur des Alliés.

Petit à petit, Linda/Lina abandonne son rôle de secrétaire et devient espionne à son tour reléguant ainsi Ed au second plan qui ne réapparaîtra que quand l'intrigue le demande.
La romance est abandonnée pour du suspense et de la tension dans un monde sans échappatoire pour notre héroïne dans un monde de danger emplis de rapaces humains la menaçant à chaque instant; elle qui est espionne et, surtout, juive. Et plus particulièrement le Général Nazi Dietrich (Liam Neeson) qui, sous ses airs de bon mari et de bon père de famille, devient menaçant quand il a des soupçons sur la fiabilité des gens autour de lui.

Mais toutes ces qualités donnent-t-elles un bon résultat? TRÈS difficile à dire. En effet, le fil rouge du film n'est pas vraiment fluide. L'objectif de l'intrigue consiste à trouver des objets (papiers et microfilms dissimulés révélant des informations vitales, filmer des lieux où des nazis se rendent...) consistant à détruire une "installation nazie dangereuse"

Les péripéties s'enchaînent avec notre héroïne (qui n'a pas un accent allemand convaincant du tout!) passant d'un point A à un point B à vitesse grand V sans que l'on puisse respirer une seule seconde.
Certes, il y a une ou deux pauses pour montrer ses différents liens avec les personnages mais ça n'amène jamais nulle part; surtout l'histoire de Linda/Lina qui cherche ses cousines dont elle est sans nouvelles en Allemagne qui ne sert à rien dans la progression du scénario.

Ce qui fait la vraie force du film, c'est Linda/Lina elle-même. Coincée entre deux mondes représentés par les Etats-Unis et l'Allemagne; elle ne trouve un travail que parce qu'elle est bilingue en Amérique tandis qu'en Allemagne, son accent est jugé comme étant vulgaire. Mais elle a beau se faire rabaisser, elle affirmera toujours son caractère et sa détermination à agir selon ce qui lui semble juste même dans les circonstances les plus désespérées.
Ainsi, on s'attache à elle et on est terrifiés pour elle lorsqu'elle est menacée dans un monde dangereux.

Bref, "Une lueur dans la nuit" n'est ni un chef d'oeuvre, ni un incontournable; juste un film sympathique quand on a envie de passer un moment agréable.