• La famille et les amis de Nandu se réunissent dans la maison de ses parents, pour une semaine de vacances. La vie de Shutu, le cousin timide et décalé, se désagrège peu à peu face au reste soudé du groupe.

Ici, ni chants ni danses, mais un contraste bien mis en valeur entre brutalité et fragilité.

Le film comprend une distribution de qualité :

Vikrant Massey est magnifique en Shutu face aux autres bons acteurs que sont Om Puri, Tillotama Shome, Tanuja, Gulshan Devaiah, Kalki Koechlin, Jim Sarbh et Ranvir Shorey, chacun ajoutant à la profondeur émotionnelle du film.

Inspiré et atypique

Le film explore la complexité des relations humaines, et la difficulté à y trouver sa place. Si certaines scènes ou dialogues sont un peu appuyés, l'ensemble du film reste d'une grande sensibilité et un portrait réussi d'une humanité en difficulté.

Un passage à l'âge adulte problématique

L'étudiant timide qu'est Shutu profite de ce voyage pour secrètement échapper à son semestre raté. Il passe le plus clair de son temps non avec les adultes, qui prennent un grand plaisir à le rabaisser, voire le battre. Il préfère la compagnie des enfants, et surtout Tani, avec lesquels sa timidité, sa douceur et sa naïveté le laissent respirer et exister. Il aime la littérature, fait preuve de curiosité et de sollicitude envers les animaux et le monde qui l'entourent. Sa mère est absente, et son père, l'objet d'un deuil inachevé.

La difficulté d'être homme

En plus de sembler resté coincé dans une enfance insurmontable, Shutu bat en brèche le fantasme de l'homme fort, musclé, responsable. Les hommes du groupe rivalisent de masculinité dégoulinante, dans une concurrence bête et nocive. Un stéréotype dans lequel Shutu ne se reconnait pas, et dont il subit les assauts verbaux et physiques, jusqu'à la tragédie.

Le poids de la communauté

Mais ce sont tout autant les femmes que les hommes qui lui expriment soit indifférence soit mépris, parce qu'il ne prend pas en charge sa mère, parce qu'il fait des études, parce qu'il ne conduit ni voiture ni grosse moto, que l'alcool ne le tente pas... Et les dialogues en disent plus qu'il ne semble, dans ces rapports blessants à tous égards et ou l'attitude collective proscrit toute différence.

C'est un film qui résonne

Rythme, dialogues, jeu des acteurs, décors, image... ici tout est impeccable. L'humour y est macabre. La musique est tout aussi soignée que le reste dans cet opus fait de mélancolie et de rapports de force. C'est le genre de film, questionnant et progressiste, qu'on aimerait voir plus souvent à Bollywood.

https://parisbollywood.blogspot.com/2024/06/a-death-in-gunj.html

Sarji
8
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le 7 juin 2024

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