Librement adapté d'une nouvelle de Ruth Rendell, le nouveau film de François Ozon partait d'un point de départ intéressant, voir intriguant, renouant peut-être avec cette vision subversive de la famille qui émanait de son excellent Sitcom.
Si les intentions sont effectivement louables en ces heures de débat sans fin sur ce qu'est censée être la "famille", Ozon ne risque pas de choquer grand monde avec cet opus désespérément plat et ampoulé. Bienveillant jusqu'à l'absurde (ce final, mon dieu...), le cinéaste caricature son sujet, frôle sans cesse le ridicule et anéanti totalement le potentiel de son film.
Jonglant avec différents tons sans en maîtriser un seul, François Ozon donne l'impression de ne plus savoir où il va, les moments de légèreté tombant à plat quand la tension ne débouche sur rien, le malaise et le trouble attendus n'arrivant finalement jamais. On ne sait donc à aucun moment s'il faut rire ou pleurer, et quand on se décide à choisir l'un ou l'autre, ce n'est jamais au moment adéquat.
L'implication des comédiens, réelle, se voit également complètement dénaturée par l'incapacité d'Ozon à diriger son casting. Alors qu'il devrait émouvoir, Romain Duris fait davantage sourire qu'autre chose, comme échappé d'un mauvaise adaptation de La cage aux folles. Même refrain pour la choupinette Anaïs Demoustier, héroïne à aucun moment attachante censée servir de passerelle avec le spectateur.
Essai raté d'un cinéaste autrefois prometteur mais désormais embourgeoisé (depuis 8 Femmes, j'ai l'impression), Une nouvelle amie est un drame (ou une comédie, ou un thriller, en fait j'en sais trop rien) d'une lourdeur assez incroyable, ne parvenant jamais à délivrer correctement son message de tolérance.