Une nuit mouvementée (titre français pour la diffusion télé)
Jadis diffusé (en 1997 c’était au siècle dernier) par le regretté cinéma de quartier de Jean-Pierre DIONNET, ce film, mineur dans la carrière de Mario BAVA, sans être extraordinaire, s’avère somme toute sympathique. Et oui, BAVA n’a pas fait que Diabolik ou Le masque du démon, et comme tous les réalisateurs populaires italiens (même si, lui, fait goder dans les cinémathèques), il a touché à moult genres du cinéma Bis : western, épouvante, péplum et comédie de mœurs avec ce Quanto volte questa notte inspiré du Rashomon de KUROSAWA.
Gianni (Brett HALSEY) rencontre Tina (Daniela GIORDANO) qui promène son toutou. Ils conviennent d’un rendez vous. Après un passage chez la mère de Tina, nos deux amis se rendent en discothèque, se déhanchent au son d’un jerk improbable et se retrouvent chez Gianni pour de plus amples connaissances. Et vient leur nuit ! Que nous allons découvrir selon plusieurs points de vue franchement antagonistes ! Tina raconte que Gianni a voulu la violer, puis Gianni nous dit que Tina est une véritable nymphomane insatiable et inépuisable, enfin le concierge prétend que son locataire est homosexuel, avant qu’un gars, se la jouant Sigmund FREUD, nous livre un commentaire sur les événements passés (qui ne méritent pas tant d’égard !), ce qui nous donne quatre versions… Difficile de connaitre la vérité, autant chercher un cerveau parmi les candidats de Secret Story !
Daniela GIORDANO (rien à voir avec la présentatrice TV mièvre), très mignonne en brune, reste l’atout principal de ce film. J’ai adoré la voir se tordre de plaisir en petite tenue à même le sol. Brett HALSEY, plutôt ridicule en homosexuel, ne s’en sort pas beaucoup mieux affublé d’un slip saillant d’un bleu azur des plus saisissants. Il faut l’entendre s’exclamer ainsi habillé : « Je suis un super homme avec des super hormones ! ». Pascale PETIT, la mère de « Un, deux, trois Mickey, Donald et moi » DOUCHKA, est complètement délurée dans la peau d’une lesbienne tentant de séduire vainement Tina. On remarque même Isabella alias Brigitte SKAY dans le rôle de Mumu! Quant à Valeria SABEL, selon l’histoire, elle est tantôt bigote et prude, tantôt allumeuse et sexy.
Les décors, minimalistes (la discothèque et l’appartement de Gianni) font dans le kitsch pop 1970, ce qui donne une patine certaine à cette bande, où, souvent malgré tout, l’on s’ennuie entre quatre murs. La musique est délicieusement ringarde tout comme les danses des protagonistes, heureusement bien moins ridicules que la techtonic, je vous rassure.
Les dialogues se réfèrent souvent au Fantastique : « I’m not Dracula ! » déclare Gianni à une Tina, timide et réservée qu’il voudrait bien mettre à l’horizontale. Il la surnomme, comme les autres, Blanche Neige, conférant à ce personnage une innocence dont elle voudrait bien s’affranchir ! Finalement, le premier segment (celui du « viol ») reste le meilleur. Il n’y a franchement pas de quoi se réveiller la nuit, même si voir Daniela GIORDANO minauder reste un plaisir indescriptible.