Injustice institutionnelle
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Jay subit les conséquences d'une étrange coutume japonaise selon laquelle en cas de séparation, le premier qui part avec l'enfant issu du mariage en a la garde ! C'est ainsi que depuis 9 ans, ce français qui a aimé et épousé une japonaise est resté à Tokyo dans l'espoir de retrouver sa fille Lily. Il est chauffeur de taxi la nuit et le jour il accompagne dans ses démarches une mère dans la même situation que lui, à qui on a arraché l'enfant sans qu'elle puisse le voir. Et un jour, une jeune fille entre dans son taxi. Il semble reconnaître Lily.
Depuis toutes ces années Jay s'est parfaitement adapté au pays. Il parle un japonais parfait, connaît Tokyo comme sa poche, fréquente les mêmes bains réservés aux hommes (sento) que Monsieur Hirayama et sait parfaitement sait qu'au Japon il vaut mieux faire profil bas, ne pas interférer dans les décisions aberrantes de la justice conservatrice japonaise. Son existence austère est tout entière consacrée à croire aux retrouvailles avec Lily mais la rencontre avec la jeune fille va lui faire perdre toute retenue. Consciemment ou inconsciemment il va dépasser toutes les limites permises dans ce pays pour être avec sa fille.
Après Keeper et Nos batailles, le réalisateur s'attache une nouvelle fois à décrire les liens familiaux et plus précisément ceux qui unissent un père à ses enfants. C'est son meilleur film aujourd'hui, encore plus bouleversant. D'autant plus que le père en question reste un étranger qui doit constamment se plier aux contraintes et exigences de la justice mais aussi de son ex belle-famille qui ne veut plus entendre parler de lui et prétend que sa fille l'a oublié. La beauté, la lumière et l'espoir viendront de cette petite jeune fille de 11 ans qui souffre aussi, affirme comme il est difficile d'être métisse dans ce pays, comme de ne pas avoir de père.
De notre côté de l'écran, on s'indigne du traitement réservé au père (mais le même sort est réservé à une mère qui n'aurait pas été la première à garder l'enfant...) et on est bouleversé par le combat insensé et perdu d'avance que Jay doit mener. En père obsessionnel, abattu et désespéré, Romain Duris est meilleur et plus bouleversant que jamais. La jeune Mei Cirne Masuki est également formidable. J'ai fini en larmes (bon signe).
P.S. : le réalisateur a tenu à filmer un Japon loin des clichés habituels (cerisiers en fleurs, Mont Fuji) mais il semble qu'à son insu, le Mont Fuji se soit incrusté dans un plan. Je ne l'ai pas vu. Vous pourrez essayer de le débusquer.
Créée
le 18 oct. 2024
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