Le cinéma de Bergman, c'est d'abord un incroyable savoir-faire du cadrage et de la photographie. Et puis Bergman est un amoureux fou des femmes, ses actrices sont splendides, magnifiquement photographiées et jouent à merveille. Sinon l'histoire ne sert que de prétexte à des réflexions philosophiques ou à des angoisses métaphysiques et existentielles qui deviennent vite gonflantes. L’histoire si tant est qu'il y en ait une est à peine scénarisée et est principalement retranscrite par les états d'âmes des protagonistes, on a droit dans ce cadre à l'une des pires ellipses de l'histoire du cinéma (la façon dont nous apprenons la liaison entre Von Sidow et Ulmann). Bibi Anderson est abandonnée en plein milieu du film et on nous laisse sur notre faim laissant les mystères sans réponses. On trouvera néanmoins sur Internet et ailleurs des gens capables de nous écrire d'interminables pensums sur les richesses supposées et cachées de ce film que nous, pauvres crétins sans décodeur n'aurions jamais été foutu de dénicher. Mais le constat est là, inexorable : on est impatient que le film finisse et on n'a nul envie de le revoir.