Récit d’une ascension sociale ratée, ce film bénéficie d’une interprétation remarquable de Montgomery Clift. Derrière une façade discrète, on perçoit l’ambition. Mais cette ambition n’est pas caricaturale. Certes George rêve d’ascension sociale, mais il n’est pas dépourvu d’humanité et s’il cherche à gravir les échelons sociaux, ce n’est pas tant par avidité que par désir d’appartenir à une famille, lui qui a été élevé par une mère absente, plus intéressée par la religion que par son fils. Montgomery Clift est un atout majeur du film et le couple qu’il forme avec Elisabeth Taylor ( solaire ) est tout bonnement superbe à regarder.
Mais c’est derrière cette façade scintillante et glamour que se cache l’intérêt principal du film. Alors que l’on croit assister à une belle histoire d’amour entre une riche héritière et un homme modeste qui a réussi à gravir les échelons sociaux, Stevens insinue peu à peu une critique fine, mais acerbe, de la société américaine. Il s’insurge d’abord contre l’hypocrisie sur l’avortement. Ainsi la jeune ouvrière enceinte ne peut conserver son bébé sans risquer de se faire renvoyer, mais elle ne peut avorter par refus des médecins. Il dénonce également et surtout l’hypocrisie américaine de la promesse d’ascension sociale.
Tout est magnifique et captivant dans ce film très noir. Georges Stevens a fait de cette histoire une merveille. Un noir et blanc parfait, un musique sublime qui colle à l'image, des juxtapositions de plans, sans aucune longueur, une grande expérience pour filmer les visages. Celui de Clift est impénétrable. Il est beau, mais aussi angoissant
5 Oscars ( excusez du peu ! )