Je ne pensais pas pouvoir mettre une si bonne note à ce film.
Dès les premières minutes, je me suis sentie attirée par cet Antoine, la raison est on ne peut plus simple : c'est un être humain, pas un personnage de film. L'identification fonctionne à merveille. Ses réactions sont réelles, parfois discutables, mais à l'image de toutes les réactions humaines.
On entre alors dans sa vie, on l'écoute dire à quel point il est désabusé. D'ailleurs, ce que je trouve formidable chez cet Antoine, c'est sa façon d'être lassé de la vie, d'être sans illusion, de savoir qu'elle n'a pas de sens, sans pour autant en faire toute une histoire : il le sait, c'est tout. C'est simple mais ça fonctionne si bien. Puis on le regarde photographier cette jeune femme, Eléna, dans l'appartement d'en face. On observe sa chute et la réaction d'Antoine. Et à ce moment là, je me suis sentie encore plus proche de lui : j'aurais fait exactement la même chose. Puis, un quelque chose commence à naître entre eux et on peut les regarder évoluer.
Je ne vais pas raconter le film, cette critique s'adresse à ceux qui ont vu le film, je pense.
L’apothéose du film c'est évidemment la fin. Je me suis identifiée à lui pendant tout le film, je savais, tout comme lui, qu'Eléna n'était pas faite pour la Vie. Sauf, qu'à un moment il s'est perdu dans des illusions, illusions qu'il avait éradiqué. C'est aussi le message du film : on suit un homme désabusé de la vie, il rencontre cette femme, il espère avec elle, il oublie la vie tout en la savourant également, puis cette femme part, les illusions d'Antoine avec, et finalement elle se suicide, voilà Antoine revenu à la case départ et même encore un peu plus bas.
Ce film m'a transporté, parce qu'il était réel, il a pu m'emporter où il le voulait. Et cet endroit où il m'a emporté, c'est dans ma condition d'être humain. Alors comment retenir ses émotions, prétexter que l'on n'a rien ressenti. Je lui ai mis neuf sur dix pour cette raison ; jamais un film ne m'avait encore touché à ce point. Je crois même avoir, par moment, oublié que j'étais la spectatrice tant je plongeait toujours plus dans ce magistral film.