Une grosse attente, voire de l'excitation, se faisait sentir concernant ce film. Une pluie sans fin devait être un croisement chinois entre Seven et Memories of a murder. Malheureusement, le film pâtit de ces comparaisons de distributeur (pas mieux que des références pour vendre un film, qui plus est un premier film comme c'est le cas ici) puisque la barre est très haute, malgré des qualités esthétiques indéniables et des interprètes qui tirent leur épingle du jeu.
Le plus du film : l'ambiance de fin du monde liée au tournant historique de la rétrocession accentuée par une pluie métaphorique (on a parfois le sentiment qu'il pleut également dans les scène d'intérieur) qui donne des airs de déluge. L'usine quasi-désaffectée participe à cette ambiance de transition en symbolisant un régime chinois qui s'écroule inexorablement.
En revanche, une ambiance ne suffit pas à faire un film, surtout un polar. Le scénario est trop souvent truffé de temps faibles, pratiquement jamais relancée par des scènes plus spectaculaires. Du coup, l'ennui guette, rôde comme un tigre autour de sa proie, et achève le spectateur.
De grâce, messieurs les distributeurs, ne faites plus de comparaisons hasardeuses, surtout pour un premier film... Le spectateur n'est pas débile et sait reconnaître un bon film sans qu'on lui serve la soupe des références injustes.