Dans ta gueule...
Je plagie CinéLive, qui, il y a plus de vingt ans maintenant, avait mis Fight Club en couverture avec ce titre percutant ! ^^ Alors je mets le hola tout de suite ! On est bien loin du chef d'oeuvre...
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le 5 juin 2018
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Je plagie CinéLive, qui, il y a plus de vingt ans maintenant, avait mis Fight Club en couverture avec ce titre percutant ! ^^ Alors je mets le hola tout de suite ! On est bien loin du chef d'oeuvre de Fincher, car le cadre et le but du film ne sont pas les mêmes, mais ça tape vraiment très dur ! ^^
Pour ceux qui auraient eu la flemme de lire le synopsis, c'est l'histoire d'un boxeur anglais de Muay-Thai arrêté et emprisonné pour des histoires de drogue... Hmmmm ! Ça sent bon le bonheur et la félicité :-D
Alors, à qui conseiller le film...? Ben, je ne vois pas... Le film est dur, le "héros" pas sympathique du tout et puis comme tout le monde le sait, il se passe de si belles choses dans les prisons du monde entier... Alors, vous imaginez, en Thaïlande... :-D
Le film est tiré d'une histoire vraie, celle de Billy Moore
qu'il a lui-même écrite. Oui c'est un spoil car s'il l'a écrite, il ne meurt pas à la fin, ce qui aurait pu être une fin possible vu ce qui est raconté ^^
Lors de la Cinexpérience #102, les propos du réalisateur, Jean-Stéphane Sauvaire, présent après la projection, ont été éclairants. C'est un réalisateur qui essaye de se raconter un peu, à travers les histoires des autres. Et ce qui semble être au centre de son propos d'artiste (dixit lui-même ^^), c'est la violence. Son film le montre bien, mais il est tellement âpre, cru, naturaliste, sans artifice ni jugement, que la plupart des spectateurs (dont je suis), ne pourront regarder Billy que sans attachement pour lui. Comment cela pourrait-il être le cas, pour un gars qui pète les plombs à la moindre contrariété, en se réfugiant soit dans la drogue, soit dans la violence (soit les deux ^^) ? Et pourtant, si on réussit à dépasser ces éléments répulsifs, c'est là que réside la richesse du film : dans l'étude des comportements de tous ces êtres, désincarnés pour la plupart. Oui je n'ai retenu que les noms de trois personnages marquants (Billy, Keng et Fame)... Mais, ils sont là, vivants, à la fois sauvages et sociabilisés.
La caméra suit Billy (M. Sauvaire a avoué qu'il voulait faire d'interminables plans séquence au début mais après le premier montage, il s'est retrouvé avec 6h de film :-D ). Et cela m'a fait penser à "la vie d'Adèle" (dédicace à Tonto :-D). Dans les deux films, le héros est presque de tous les plans, et s'il ne l'est pas, il est très proche de ce qui est filmé. Cela met le spectateur en position de voyeur, sans filtre. Ce qui fait aussi que si ce qui est montré n'intéresse pas le spectateur et bien l'ennui dominera chez lui... Par contre si on réussit à rentrer dedans, c'est terriblement immersif.
Pour moi, pendant la première moitié du film, ce fut la consternation qui domina : je ne voyais pas ce que voulait montrer le film. Qu'il crève, que je me disais, en pensant à ce héros drogué jusqu'à la moëlle... Des films de prisons, j'en avais déjà vu plein. La boxe thai, je m'y intéressais un peu quand j'étais jeune (Fabrice Payen, un des premiers européens à avoir rivalisé avec les thaïlandais chez eux, a vécu par moments à Evreux, où j'ai grandi)... Alors, oui, au début, j'étais spectateur au sens le plus passif du terme, pas loin de la syncope... Et puis j'ai commencé à saisir (enfin je le crois) ce qui se passait sous mes yeux : le spectacle de la vie, de sa dureté, de ses injustices, de sa violence. La démonstration de la beauté de tout homme, du cheminement de sa pensée, qu'elle soit logique ou chaotique. Tout ça pour en revenir à ce qui est ma conviction profonde : même si tout est possible (les présomptions d'innocence et/ou de rédemption par exemple), ce qui compte, c'est ce que je ressens, même si je me trompe :-D
Le réalisateur nous a appris après le film que notre "héros" avait refait des "bêtises" dans la vraie vie depuis la présentation du film dans des festivals (dont Cannes) l'année dernière :-D
Mais le film se termine quand même par une note d'espoir : alors qu'il semblait perdu pour l'humanité en début de film, le héros a l'air d'avoir atteint une certaine sérénité à la fin ^^
Je conclurais ma critique par une mention à Joe Cole qui incarne véritablement le personnage, dans ses crises de violence, dans ses trips hallucinés, dans son investissement physique et dans ses moments de fébrilité, et par un grand merci au réalisateur, qui a montré par ses réponses à nos questions qu'il avait une démarche artistique et une méthode. Et si malheureusement ça ne touchera pas forcément grand-monde, moi, ça m'a touché ^^
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le 5 juin 2018
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