Uppercut bien profond dans l’estomac

Je ne peux pas dire que j’ai adoré ce film, il m’a dérangé, repoussé, saisi. Alors je l’ai détesté avec beaucoup d’intérêt et d’admiration.
Et je crois que c’est là qu’un film devient dangereusement efficace.
Le réal choisit stratégiquement la place des caméras, avec des plans jamais trop éloignés du sujet, étroits, exigus.Nous sommes proches, trop proche malgré nous des regards méprisants, de la dureté des visages, de l’imprévu. Nous sommes une pierre dans le dur édifice des scènes qui nous sont données. L’organique revient sans cesse, avec des amas de chairs tatouées, des corps entassés dans des pièces insalubres. Ici,
l’intimité est une denrée rare.On tente d’y voir clair dans ce puzzle chaotique, un jeu de survie: celle de la loi du plus fort. Peu de place pour l’humanité, et pourtant subsiste l’amitié et l’amour dans ces états les plus simples possibles. On s’accroche au moins geste d’affection quant au contraire on donnerait fort pour quitter la pièce la scène suivante. Mais nous sommes scotchés.
Un applaudissement de plus pour le son qui s’impose en maître, intense, présent. Si vos yeux n’en avaient pas assez, attendez d’y voir vos oreilles. Je n’en dis pas plus, si ce n’est de s’accrocher dans ce voyage sensoriel extra violent. Enjoy