Une Promesse par Cinemaniaque
J'ai une certaine tendresse pour Patrice Leconte qui, s'il n'est pas un réalisateur inestimable, a le mérite d'être sincère, de tenter de faire les meilleurs divertissements possibles et n'a guère de prétention dans ses réalisations. Ou presque.
Une Promesse, c'est justement le contre-emploi inattendu et non voulu de Leconte, un drame bourgeois british avec un casting international. Première erreur : seuls les britanniques excellent dans cet art, et feu Robert Altman qui misait néanmoins davantage sur l'humour et le policier que l'étude de moeurs dans Gosford Park. Leconte se prend les pieds dans le tapis dès le départ, avec des comédiens qui ne collent pas aux personnages (exception faite du génial Alan Rickman) et mise beaucoup trop sur la reconstitution historique et moins sur le scénario qui, il est vrai, n'a rien d'original.
Et pour cause : l'oeuvre de Stefan Zweig a été déjà vue cent fois, sous diverses formes, au cinéma depuis près d'un siècle. Ce n'est pas la faute de Leconte si son film est poussiéreux : tous les éléments du film le sont dès le départ. Le réalisateur ne pouvait y faire grand chose, même en tentant - pour une raison que je ne m'explique toujours pas - des recadrages approximatifs en pleine séquence, comme pour relancer un peu la machine. Mais rien n'y fait.
Dommage dommage, car l'essai était beau, mais sans doute Patrice Leconte devrait-il revenir à ce qu'il fait de mieux, la comédie ou le film personnel, et délaisser un peu les grosses productions qui visiblement le dépassent. Tout le monde serait gagnant.