Une saison blanche et sèche par Maqroll
Le film référence sur l’apartheid, ce fléau de l’humanité qui pendant quatre-vingts ans a fait des millions de victimes innocentes en Afrique du Sud. Mais ce que nous montre aussi par instants ce film et qui le fait échapper à un manichéisme trop facile, c’est toute l’ambiguïté de ces situations issues du colonialisme où chacun peut estimer à bon droit être chez lui… Donald Sutherland réalise une grande performance dans le rôle de ce professeur qui s’éveille brutalement à la conscience de l’humanité. Face à lui, dans un rôle de méchant finalement plus ambigu qu’il n’y paraît, Jürgen Prochnow est glaçant... Enfin, pour en finir avec une interprétation sans reproches, Marlon Brando est stupéfiant en avocat cynique et désabusé, et Susan Sarandon est captivante dans les trop rares scènes où elle apparaît. Au total, on a un bon film courageux servant une noble cause et magnifiquement interprété, qui aurait juste mérité un meilleur traitement au niveau de la mise en scène, efficace mais sans génie.