« Dans la vie », « Paloma », ou encore récemment « Party girl » le cinéma nous offre souvent de savoureux portraits de femmes, qui dans leur humanité, dans le sens où elles sont atypiques, souvent cabochardes mais avec un cœur gros comme ça, vous donnent des envies d’exulter de joie et de dire merci à la vie ! « Une seconde mère » se rangent auprès d’eux. Val, employée de maison modèle, et limite asservie, va voir sa vie bouleversée à l’arrivée de sa fille, qui était placée en nourrice et qu’elle n’a pas vue depuis 10 ans. De ce pitch sommaire, Anna Muylaert (scénariste d’une autre petite merveille « L’année où mes parents sont partis en vacances ») nous offre une comédie dramatique, pleine de saveurs, d’adorables moments d’éclats de rire et de larmes. Sur une toile de fond d’un Brésil émergeant, cette chronique sociale (le rapport de force entre les classes est subtilement amené) n’est jamais amère, bien au contraire elle prend le contre pied de l’adversité pour porter un vrai message d’espoir et véhiculer des valeurs aussi essentielle que le respect, la tolérance et la liberté. Mais ce film se démarque avant tout par se tendresse, sa fraicheur et sa sensibilité. Val, divinement interprétée par Régina Casé, est une seconde mère à plus d’un titre (je n’en dis pas plus pour ne pas déflorer l’histoire), elle est une sorte clé de voute pour son entourage, dont elle ne cesse de se préoccuper avec sincérité, simplicité et générosité. Malgré l’abandon de sa fille (c’était pour elle la seule solution) elle est plus que jamais la mère, celle qu’on puisse espérer, universelle, elle est toutes les mères. Ce film est délectable, jouissif, est un véritable sourire permanent à l’image de celui de Régina Casé sur l’affiche. Anna Muylaert, excellente scénariste se révèle également être une réalisatrice de talent, possédant un vrai sens du rythme et du cadre (le décor se faisant souvent interprète), de la dérision et elle affiche un idéalisme positif salvateur, bien ancré dans les réalités de son pays en pleine ascension. Et, joli clin d’œil, elle a choisi de retenir Michel Joelsas pour interpréter Fahbino, (le fils de famille) impressionnant dans le rôle de Mauro, le petit garçon de « L’année où mes parents sont partis en vacances », une presque histoire de famille…