J'avais vu ce film à sa sortie en 80. J'avais 25 ans. Bien que non enseignant, je me souviens que j'avais apprécié la tonalité du film. En revoyant ce film aujourd'hui presque 40 ans plus tard, je trouve que le film a terriblement vieilli bien que le sujet soit toujours d'actualité. Je pense même que le film passe à côté du sujet.
Le scénario est trop schématique et me semble mal poser le problème.
D'abord, il y a une distance élève-prof qui me parait tout-à-fait non adaptée pour ne pas dire ambiguë. Il n'est pas impossible que le mal-être de "Nathalie Baye" vienne de là. Une implication trop forte ou mal maîtrisée qui ne peut apporter que de la déception ou se révéler n'être qu'une voie sans issue. Ce ne me semble pas être le sujet prépondérant des enseignants aujourd'hui.
Sa relation aux autres collègues ou à son compagnon : on n'en tire rien au final et c'est dommage. On reste sur notre faim surtout en ce qui concerne Gérard Lanvin, non enseignant, tout-à-fait excellent, qui aborde de véritables questions de fond qui restent sans réponse.
Un détail qui n'avait pas dû attirer mon attention quand j'avais vu le film à 25 ans. N. Baye dit à un moment donné en substance que dans sa campagne, le Beaujolais, les femmes dès l'âge de 40 ans s’assoient sur un banc et entame leur vieillesse. Comment peut-on dire ceci même en 1980 sauf à le penser pour soi-même?
Seuls moments qui sauvent le film du naufrage : la relation entre N. Baye et Galabru , truculent et sympathique comme d'habitude et ancien cancre dans le film. Encore que le scénariste aurait pu se passer du geste maladroit et inopportun de Galabru qui brouille le message inutilement et qui ne sert strictement à rien.
Cinq étoiles car le film est bien réalisé (c'est quand même Tavernier qui a fait ce qu'il a pu avec le scénario…), que les photos de Lyon sont belles, que le bouchon de Galabru parait bien sympa. Mais pas plus.