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Surprenant, drôle, surréaliste, touchant, et incroyablement poétique, voilà un film qui se vit mieux qu’il ne se décrit.


Difficile de donner envie d’aller voir le film en évoquant son thème: nous sommes une semaine et un jour après le décès de Ronnie, et nous suivons ses parents durant les 2 premiers jours d’après “shiv’ha” (la période de deuil officielle du judaïsme).
Pas très folichon a priori.


Et pourtant, le ton est celui de la comédie, pas une comédie franchouillarde comme on en produit si mal en hexagone, non une comédie délicate et fraîche, douce amère, capable de nous faire sourire de petits riens qui parsèment le film. On arrive à la fin de la période de deuil, échappant ainsi à la malade, au décès, aux funérailles pour découvrir la suite: le moment où il faut reprendre une vie qui ne sera plus tout à fait la même.


La vraie réussite de Plonski est d’arriver à faire naître un équilibre entre la douleur des parents qui habite chaque scène et leurs actions qui montrent des gens debout, prêts à reprendre une activité, à s’ouvrir à quelque chose de neuf. A l’image de cheveux qu’on teint ou d’une barbe qu’on rase à nouveau, les parents de Ronnie doivent prendre un nouveau départ, reste à savoir comment s’y prendre.
Pour le père ce sera sous la forme d’une crise d’ado-bis: où il développera une complicité avec un autre grand enfant: le fils de ses voisin.
Pour la mère la reprise sera plus terre à terre: boulot, rendez-vous médicaux, tout ce qui peut donner l’illusion que c’est “comme avant”.
Chacun essaie de noyer comme il peut son chagrin, mais le principal c’est de se tenir debout, de repartir, de reprendre pied.


Le film traite la question du deuil avec beaucoup de finesse, et certains moments sont d’une poésie folle.
A l’image d’une air-opération qui à défaut de guérir permet de mettre du baume au coeur de tout le monde, les héros ne se soigneront jamais de la perte de leur fils mais ils pourront reprendre goût à la vie, retrouver une forme de paix.
Un joli message d’optimisme servi par des acteurs remarquables et filmé avec beaucoup d’humanité, et de réalisme même au milieu des situations les plus absurdes.

iori
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le 14 déc. 2016

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