C'est celui qui dit qui est.
Pour Une séparation, je suis plutôt du côté dubitative. Peut-être est-ce dû à ce côté naturel, sobre des images, on a l'impression qu'il n'y a aucun artifice. Même pas l'artifice de faire croire qu'il n'y en a pas (comme dans le cinéma "réaliste").
Du coup, ça m'a semblé presque froid. Chirurgical.
Peut-être aussi parce que le récit est mené au millimètre, une vraie mécanique, qui s'imbrique, et qui nous manipule. C'est une machine bien huilée, et qui ne surprend pas.
Donc, je ne suis pas à mort emballée.
Cela dit, ce film est intéressant, notamment sur l'aspect découverte de ce mode de vie en Iran, de ces problèmes entre modernité, carcan religieux, différences homme-femme...
C'est bien foutu, on ne peut pas tellement prendre parti (quoique ça me fait légèrement grincer le sourire les bloquages religieux de la femme). Mais je ne suis pas très tolérante face à des aberrations dogmatiques.
Les acteurs sont vraiment impeccables, et j'ai eu mon petit coup de cœur pour Leila Hatami (qu'on ne voit pas assez, et dont le voile, je trouve, cache un peu les traits, les expressions, coupe le visage), et le personnage de vieux père. Sa présence massive, encombrante, attendrissante, occupe toute la place pleine d'ambiguïté que tient son personnage.
L'intrigue m'a semblé très littéraire. Ça aurait été un bouquin que ça ne m'aurait pas étonnée. Un parallèle évident avec des œuvres comme le Procès de Kafka ou Justice de Dürrenmatt. Cet imbroglio administratif où l'humain fout encore plus de bordel, c'est vraiment universel.
Et un film sans fin. Et ça... moi ça me saoule un peu. Je comprends l'ouverture de ne rien arrêter, mais... ça me laisse vraiment trop frustrée, et l'impression d'une petite supercherie. D'une arnaque.