l'art et la manière...quand filmer vise la perfection ...
Une grande maîtrise, le film est complètement stupéfiant de rigueur, les plans s'enchaînent au rythme de la tension qui monte, les acteurs investissent leur rôle au delà du réalisme, les regards, les attitudes, rien ne se perd, on ne lâche l'attention a aucun moment...on investit l'histoire, on écoute, on supplie de l'interieur pour apaiser le sort de chacun des personnages, pris dans le jeu des regards, ceux de la colère, de l'injustice, mais aussi ceux complètement bouleversants qui se posent sur le père, (à l'origine de tout ce naufrage humain), et vers qui la tendresse protectrice ne flanche jamais, aucune amertume, ni riposte, il demeure l'objet de soins constants, d'attachement, d'amour,
la maladie l'a égaré au milieu des fantômes, l'épouse revendique et évoque la possible décharge de soins puisqu'il ne reconnait pas son propre fils, réponse du fils "oui mais moi je sais qu'il est mon père"
Qui, dans le cinéma actuel a pris ce risque de filmer au plus prés le déchirement familial ?
les enjeux émotionnels de la maladie, de la famille qui éclate, des refoulements qui ravagent tout au passage, enfants au premier plan...
Qui a pris la peine de traduire ce malaise universel des rapports assassins entre le pouvoir aveugle et la desespérances des liens sociaux?