Présentée comme un documentaire, cette suite à "Une Vérité qui dérange" (2006) tient plus de l'exposé démonstratif que d'une véritable exploration du réel dans sa complexité, ses nuances, voire ses contradictions.
Construite en deux temps, cette réalisation de Bonni Cohen et Jon Shenk commence par recenser diverses catastrophes naturelles, provoquées sur notre planète par le dérèglement climatique : inondations, typhons, tsunamis, ouragans, images de détresse humaine... Face à ces malheurs, Al Gore.
Sur fond d'une petite musique rapide et constante, légèrement mécanique, qui dit l'urgence et l'écoulement du temps, préjudiciable à l'équilibre de la Terre, la caméra accompagne l'ancien vice-président dans ses conférences, souvent sans notes, dans ses rencontres internationales et ses entretiens, directs ou téléphoniques, avec les plus grands. On mesure la dimension diplomatique de décisions essentielles. On découvre le rôle positif, à coup sûr imprévu, joué par les attentats de Paris, en novembre 2015, dans les avancées qui ont couronné la grande Conférence sur le Climat qui se tint peu après dans la ville endeuillée. On apprend le rôle, sans doute décisif, joué par Al Gore dans l'accès de l'Inde à des énergies renouvelables, et non plus seulement fossiles...
Silhouette massive, visage aux traits calmes et déterminés. Rempart contre la folie des éléments, l'inertie des humains. À partir du premier tiers du film, Al Gore est de tous les plans. Seul dans le cadre, en gros plan ou pris de loin. Face à la foule ou baigné par elle, mais la dépassant par sa haute taille et l'ampleur de ses vues...
On repart non seulement informé mais édifié, et en proie à un certain malaise : quels que soient la validité des combats menés par Al Gore et leur bien-fondé climatique et peut-être même scientifique, à quoi vient-on d'assister, cinématographiquement parlant : un documentaire ou une propagande ?...