Cette cinquième et dernière aventure officielle de Sartana (car naturellement les contrefaçons poursuivront !) démarre plutôt bien. Sartana se fait enfermer dans un pénitencier violent, où les gardiens cruels laissent les détenus mourir de soif dans des cellules exposées au soleil. Il fait évader un complice, et tente de retrouver un magot caché. Pour ce faire, il tentera d’interroger des crapules, chacun livrant une version différentes des faits, à la « Rashomon ».
Tout ce premier acte laissait augurer un volet original, malheureusement le reste ne suit pas. Car « Una nuvola di polvere... un grido di morte... arriva Sartana » s’enfonce ensuite dans une série de fourberies poussives, où Sartana entube divers méchants afin de leur soutirer des informations. Ce n’est pas toujours très cohérent, et c’est surtout gratuit, histoire de montrer des canailles s’entourlouper.
D’autant plus que le film affiche une galerie de personnages jusqu’à la nausée. Impossible de s’attacher à eux, de vraiment les détester, ou de comprendre leur poids réel dans l’intrigue. Même la jolie Susan Scott est sous-exploitée ! Et l’on sait d’avance que la plupart finiront six pieds sous terre…
La mise en scène est professionnelle mais n’a rien d’éclatant. Restent Gianni Garko qui fait le taff en Sartana impassible et amateur de gadgets en tous genres. Et une ou deux scènes amusantes, dont cette fusillade avec un orgue (!), le meilleur moment passé le premier acte.