Alors que la guerre est sur le point d'éclater, un banquier anglais fait la navette entre Prague et Londres afin de convoyer par trains le plus d'enfants possible, afin qu'ils échappent au pire, et ce jusqu'à la fermeture des frontières et le début de la Seconde Guerre Mondiale le 01 Septembre 1939. Près de cinquante ans plus tard, son héroïsme va être relaté dans une émission de télé anglaise, sans que Nicholas Winton ne se doute de la portée de son geste.
Il va sans dire qu'on passe un bon et beau moment devant ce film, anglais en diable, qui raconte néanmoins une histoire incroyable, et ce d'autant plus que Nicholas Winton est décédé en 2015 à l'âge de 106 ans. Celui-ci est joué par Anthony Hopkins, que je trouve pour une fois d'une grande sobriété, et qui garde toujours en lui les stigmates de ce qu'il a accompli, à savoir sauver des centaines d'enfants pour la plupart de confession juive, mais aussi ceux qu'il n'a pas pu aider, notamment ce neuvième et dernier train où 250 enfants étaient à son bord, et qui n'ont pas pu partir du fait du début de la guerre. Lors de cette période, sa mère est incarnée par Helena Bonham Carter, et la version jeune de Nicholas Winton a comme acteur Johnny Flynn. On retrouve aussi Romola Garai comme aide dans les scènes en Pologne, ainsi que Jonathan Pryce qui joue un de ses amis âgé. C'est clairement du top niveau pour l'interprétation, mais le seul point que je reprocherais au film serait sa platitude dans la mise en scène, où la seule idée est de filmer les scènes de 1939 avec des couleurs froides et celles de 1988 avec des teintes plus colorées ; c'est dire à quel point James Hawes, dont c'est la première réalisation au cinéma, n'a pas pu apporter sa patte.
Mais la force du sujet, et le fait qu'on compare Nicholas Winton à une sorte d'Oskar Schindler britannique, mérite vraiment le coup d'oeil, et toute la dernière partie à l'émission de télévision est vraiment touchante.