Vol au-dessus d'un nid de coucou au féminin
Après la corruption policière («Cop Land»), James Mangold entraîne Winona Ryder et Angelina Jolie dans un asile psychiatrique des années 60.
Décidément James Mangold privilégie les univers fermés sur eux-mêmes et régis par des règles très strictes. Ici, il plonge des jeunes filles dans une maison de fous à l'époque où San Francisco vivait à l'heure hippie ou beatnik.
Susanna Kaysen (Winona Ryder) est envoyée par ses parents dans une maison de repos, car ils la considèrent, soucieuse, révoltée et trop rêveuse. Elle accepte d'être suivie par dépit. Arrivée à la clinique, elle découvre un monde si particulier qu'elle perd peu à peu sa vision de la vie. Elle fait la connaissance de Lisa (Angelina Jolie), une rebelle fascinante dotée d'une redoutable force de caractère et d'une forte personnalité. Avec ses nouvelles camarades, Susanna va réapprendre à vivre.
L'ambiance d'«Une vie volée» rappelle irrémédiablement «Vol au-dessus d'un nid de coucou», le chef d'œuvre de Milos Forman. La comparaison s'arrête là, car James Mangold à affaire à des jeunes filles en perdition psychologique et non à des malades. De facture très classique, sa mise en scène laisse une grande liberté à ses comédiennes. Si Winona Ryder semble un peu trop mûre pour interpréter une fille de 17 ans, Angelina Jolie prend son rôle très à cœur et l'empoigne à bras le corps. En un battement de cil elle passe de la tendresse la plus pure à l'égocentrisme le plus extrême. Face à elles, Whoopi Goldberg joue toute en finesse une éducatrice un peu trop idéale.
Un film sympathique et, somme toute, relativement émouvant grâce, en grande partie, à la musique déchirante de Mychael Danna.