When Candy Cane meets Rusty Nail
Nous sommes en 2001. Paul Walker, Steve Zahn et Leelee Sobieski sont encore des stars en devenir et les mettre en tête d’affiche d’un film n’est pas la décision la plus commerciale qu’il soit.
Réalisé par le vétéran John Dahl, Une Virée en Enfer est un petit teen thriller d’épouvante sans réelle prétention d’être le renouveau du genre. Et pourtant, avec un scénario partiellement signé J.J. Abrams, qui prend énormément son temps pour établir des personnages efficaces à grand renforts de longues discussions qui sonnent franchement juste et qui parvient à se renouveler constamment au lieu de s’en tenir à une simple course-poursuite entre un camionneur et trois jeunes gens, et un duo d’acteurs particulièrement bon, avec une alchimie parfaite et un sens de la comédie assez étonnant au vu du ton du film, de l’épouvante souvent teintée d’humour noir. Le film bénéfice aussi de l’intervention de Ted Levine pour faire la voix du croquemitaine du film (qui n’en est pas vraiment un, une autre force du film) et d’une réalisation très réussie de John Dahl, qui évite toute forme de jump scare et préfère distiller le mal-être avec une atmosphère étouffante et une lumière fantastique de Jeffrey Jur. Le film n’en est que plus intéressant et passionnant. Certaines séquences sont même épiques, comme les dix-douze minutes qui mènent à la fuite dans les champs de maïs ou toute la scène où nos héros doivent accomplir un défi de Rusty Nail.
Porté par une très bonne musique de Marco Beltrami, Une Virée en Enfer est un classique instantané du genre, dans la mesure où John Dahl réalise le thriller d’épouvante parfait. Indispensable.