En voilà un film bien étrange ! On attendait un nanar cosmique, on attendait une propagande éhontée, des acteurs en roue libre, en fait ce n'est pas tout à fait ça. Rassurez-vous, le film est quand même bien mauvais, académique et linéaire au possible, mais c'est surtout un gentil exposé superficiel qui sanctifie Rimet, met tout sur le dos d'Havelange et nous montre le pauvre petit Blatter (d'origine modeste, ça nous sera rappelé à maintes reprises) coincé dans une organisation corrompue où beaucoup d'autres pays veulent sa peau. Et qu'importe si on nous montre indirectement comment acheter des voix, organiser des Coupes du monde là où ça nous arrange et balayer des accusations de plus en plus pressantes, ce qui compte c'est que Blatter a un bon fond, après tout il veut aider les africains et les femmes à jouer au football. Si c'est pas beau ! On notera tout de même les reconstitutions parfois assez démentes à coup de décors, costumes et voitures d'époque (plus un paquet de fonds verts) qui font penser à Boardwalk Empire, la débauche d'argent est bien présente, et sauve un tout petit peu le film de la débâcle complète.