Oui, United Passions est produit par la FIFA. Oui, United Passions est franchement peu objectif. Oui, United Passions témoigne parfois d’une bêtise incommensurable qui serait presque rédhibitoire si seulement United Passions n’était pas aussi fun et sincère. Car United Passions, c’est aussi un film d’une sincérité touchante, qui veut tellement montrer beaucoup de choses qu’il se trouve être démonstratif et parfois simpliste. C’est une claire hagiographie de la FIFA (surtout de Jules Rimet et de Sepp Blatter, d’ailleurs), certes, mais vous ne vous attendiez pas à une critique franche de l’entreprise qui vous donne des sous, right ?
Le film retranscrit trois époques de la FIFA : la période Jules Rimet, avec un Gérard Depardieu égal à lui-même, aussi bon qu’il bouffe l’écran et ses camarades à côté (Serge Hazavanicius et Fisher Stevens n’existent jamais réellement), la période Joao Havelange, avec un Sam Neill qui fait du Sam Neill, ce qui est déjà vraiment pas mal du tout, et la période Sepp Blatter, avec l’excellent Tim Roth. Autour, on voit une énorme galerie de personnages peu importants passer et c’est probablement le plus grand crime du film : ne pas s’être concentré sur une période et avoir voulu montrer près de 100 ans en 2 heures. Au final, on se retrouve avec une success story jamais originale mais franchement divertissante, avec un score particulièrement réussi de Jean-Pascal Beintus et des reconstitutions impressionnantes, surtout que le fait que la FIFA soit productrice du film permet au réalisateur d’utiliser de vraies images d’archives (quelle régalade pendant les scènes des années 50, 60 pour les vrais buts de ces Coupes du Monde). On sait où est passé l’argent du film.
Le film est produit par la FIFA. Se plaindre donc du manque d’objectivité est probablement plus bête que les passages les plus couillons du film (qui n’en manque pas). Une fois ceci dit, vous pourriez faire bien pire que de regarder United Passions un soir de pluie.