Une manière originale de traiter le BM avec humilité et détachement, tout en restant focalisé sur les origines Norvégiennes du genre. Au travers d'interviews d'aujourd'hui pour ressasser la jeunesse d'hier, un membre de chaque groupe parmi les plus influents de l'époque font un retour sur les frasques les plus notoires. Qu'elles soient criminelles, politiques, esthétiques ou encore musicales, elles font partie d'un tout qui a façonné le paysage musical Norvégien, alors « pourri » par le Death Metal de « trend ». A ce titre, c'est un joyeux drille de Darkthrone (Fenriz, pour tout dire), qui a originellement versé dans le DM, qui s'y colle pour les ¾, et constitue l'étoile du berger dans le grand Nord, depuis le far du frisquet Oslo. Grâce à lui, on en apprend plus sur la philosophie du genre, aussi fascinante qu'elle peut sembler superficielle.
Depuis sa cellule, une interview de Varg Vikernes, initiateur du one-man band Burzum et criminel ayant défrayé la chronique, rend compte avec une grande exactitude du changement de climat qui s'est opéré avec les années, depuis le schisme qui s'est produit entre les puristes de la musique et ceux qui souhaitaient se radicaliser en portant un message conservateur (et paradoxalement révolutionnaire) fort sous l'égide de la musique. De son monastère improvisé, il pose un regard désabusé mais lucide sur la société actuelle, tout en gardant l'espoir de la voir s'écrouler pour la reconstruire de ses propres mains. Qui a dit Hitler ?
Tous s'expriment dans un anglais impeccable et limpide, qui ferait rougir tout petit français tailleur de veines à ses heures perdues. Comme l'histoire n'est pas de toute première fraîcheur, on n'évite pas les redites par rapport au bouquin des « Lords of Chaos », qui en constitue ni plus ni moins que la version longue au format papier. Néanmoins, Until The Light Takes Us est un documentaire enrichissant pour les mélomanes, et un must see pour tout amateur de Metal extrême. Moins brouillon et touche-à-tout que ce qui s'est majoritairement fait jusque-là, il trouvera assurément son public.