La Galice jusqu'à l'hallali
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On aime ou on déteste le cinéma de Radu Jude mais il ne liasse jamais indifférent, le réalisateur roumain se renouvelant sans cesse même si l'histoire de son pays, et notamment ses pages les moins glorieuses, sont sa cible préféré. Uppercase Sprint (Lettres majuscules) adapte une pièce de théâtre en la rendant volontairement plus statique que lors de ses représentations, avec des acteurs qui racontent d'une voix dénué de sentiment une affaire datant de 1981. Elle concerne un adolescent de 16 ans qui avait tracé des graffitis de protestation contre le régime sur les murs et qui fut rapidement identifié par la tristement célèbre Securitate, qui n'emprisonna pas le garçon mais ne cessa jamais de le convoquer dans ses locaux par la suite, jusqu'à sa mort mystérieuse en 1985. Jude n'en fait pas un héros de la résistance au régime de Ceausescu mais se sert de son cas pour analyser en profondeur son système d'intimidation et de coercition. Sans oublier la propagande, ici richement illustrée par des reportages de la télévision nationale de l'époque où, entre une recette de moussaka et l'interdiction du klaxon en agglomération, l'on voit le Conducator honorer de sa présence "bienveillante" un nombre incalculable d'événements, culturels, économiques, politiques ... Le film est fascinant par sa forme et son fond, bien qu'un tantinet trop long et parfois didactique.
Créée
le 18 déc. 2021
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