Ursula l'anti-gang par Alligator
Pendant longtemps j'ai trouvé le film ultra nullissime, imbécile à dépeindre en la personne d'Ursula Andress un personnage crétin au plus haut point, femme-objet, exposée à un scénario insensé, sans vigueur, sans cohésion entre les scènes, pour conclure indigeste à force d'inepties en tout genre. Et puis finalement, toute cette première partie, véritable pantalonnade prend un peu plus de cohérence quand se dévoile une caractéristique du personnage. Oh, attention, cela ne relève pas vraiment le film. Mais disons qu'au lieu de patauger dans le vide, le film se contente de stagner dans les eaux troubles du petit bassin. Le film a pied. Tout juste...
C'est d'ailleurs déconcertant. Le film allie deux genres très différents et antinomiques, selon mézigue. Qui intéressent deux publics diamétralement opposés. A priori. D'abord film érotique où dévoiler la plastique totalement dénudée de la très belle Ursula Andress est le principal objectf du scénario, si ce n'est l'unique, puis, il passe par des moments où il verse dans la comédie policière complètement infantile, le genre de comédie où bons et méchants se mettent des mandales qui claquent démesurément, à la manière des farces du duo Hill/Spencer, bref, genre d'abord destiné à faire se bidonner les enfants. Comment peut-on imaginer un film pour enfants avec des scènes de nichons? Il ne nous reste plus qu'à supposer que cet humour à deux lires ravissait également les grands garçons.
Mais là n'est pas l'essentiel du film. L'essentiel, c'est Ursula, qui en arrivant à ses 40 balais continue d'ouvrir la blouse sans rougir, d'avoir un joli visage, bien que sur certains plans il parait un peu dessiné à la truelle. Son corps n'est pas le moins du monde retouché par la chirurgie. Je ne connais pas l'histoire de cette dame. Je me demande toujours comment les actrices physiques vivaient cet effeuillage systématique dans la série B italienne ou allemande. Ursula en est encore à ses débuts dans ce cinéma là. Il me semble que Colpo in Canna est un de ses premiers films en Italie. Elle y va franco d'entrée avec de nombreuses scènes totalement à poil. On est loin de l'érotisme suggéré dans le Dr No. Quelques années plus tard, ses formes sont toujours généreuses, pulpeuses, son visage a toujours quelque chose de frondeur, d'aguichant, de mutin, un air renfrogné parfois et qui sans doute fait d'elle une étoile érotique qui restera. Douce empreinte.