« Greyhound » offre une variante du film de sous-marin, puisque l’on s’intéresse à un commandant de destroyer, chargé de protégé un convoi contre une meute de U-boote. Un projet qui tenait visiblement cher à Tom Hanks, l’acteur ayant signé le scénario. Malheureusement, coronavirus oblige, le film n’a pas réussi à naviguer jusque dans les salles obscures, et s’est échoué sur l’offre de streaming.
C’est un peu dommage car on sent derrière « Greyhound » une vraie volonté de spectacle cinégénique. Certes, les plans extérieurs sur les navires, dégoulinant de CGI, piquent un peu les yeux. Mais on retrouve un sens du spectaculaire, avec un montage sonore aux petits oignons, et des affrontements acharnés qui relâchent peu la pression. Car si l’ensemble est court (1h20 hors générique), l’action démarre très rapidement et ne faiblit jamais. L’idée de centrer toute la lutte sur le commandant du destroyer est pertinente, permettant de créer un sentiment d’impuissance quand un navire se fait torpiller à l’autre bout du convoi, et d’isolement quand la meute attaque.
En revanche, pour obtenir ce rythme trépidant, le film sacrifie le développement de ses personnages. A part quelques dialogues expédiés autour du protagoniste, ce sont uniquement des conversations militaires et des acteurs purement fonctionnels que l’on aura à l’écran. C’est un peu dommage, car d’autres œuvres similaires sont parvenues à réussir leur coup sur les deux tableaux (on pense à « The Bedford Incident », également sur la traque entre destroyer et sous-marin).
Enfin, on notera l’effort de réalisme sur la manière de fonctionner du destroyer et de sa lutte anti-sous-marine (costumes, décors, procédures, armement)… malheureusement sabordé à quelques occasions par des rebondissements improbables :
un commandant de U-boot qui nargue à la radio et en anglais les destroyers, et des échanges de bordées dignes d’abordages de pirates !