S'attaquer à un film culte ayant façonné moult productions ultérieures avec une distance de 18 ans, c'est s'exposer à la déception et au syndrome bien embêtant du "j'ai déjà vu ça avant". C'est complètement injustifiable comme reproche, mais le ressenti n'en est pas moins présent.
Alors Usual Suspects, c'est un peu le film étalon du scénario qui mise tout sur son twist final. Toute la trame narrative, à coups de flash-backs divers et variés (masquant plus ou moins les incongruités du scénario pourtant oscarisé) , tend vers une fin censée faire frétiller le cerveau de plaisir. En attendant on s'ennuie un peu. Pas à cause du casting, impeccable, ou de sa réalisation soignée quoiqu'un peu tape à l’œil à mon goût, plutôt du fait de cette sensation de mollesse générale qui transpire de la pellicule.
Reste un Kevin Spacey magistral, des gueules parsemées tout du long qui font plaisir à voir, une judicieuse absence de romance idiote, et une scène de tableau en liège où s'épingle une superbe esbroufe franchement plaisante à voir.
[Semi Spoilers] Et puis pour un twist, on le sent arriver à des kilomètres quand même, par simple processus d'élimination oserais-je dire. Ce n'est pas tant que l'histoire est mal fichue, mais elle oublie de jeter deux trois fausses pistes pour égarer le spectateur. [Fin semi spoilers].