C’est un excellent thriller qui nous tient en haleine durant tout le film.
Usual suspects nous est conté lors d’un interrogatoire d’un certain Verbal Kint, un infirme arnaqueur professionnel. Et celui-ci raconte vachement bien, c’est son nom d’ailleurs, « Verbal ».
Ce film pourrait être un banal thriller, avec une banale histoire de pognons et de malfrats. Mais il est bien plus que ça… Ce film nous raconte l’histoire d’une légende, d’un mythe… Keyser Söze.
Les acteurs sont excellents. De prime abord, on a Verbal, Kevin Spacey toujours à la hauteur, on a Byrne, Del Toro ou encore l’excellent et regretté Pete Postlethwaite.
Leurs personnages sont interprétés avec charisme et crédibilité.
L’histoire est banale, je le conçois.
Mais laissez-moi vous parler de mon méchant préféré de tous les temps : Keyser Söze.
Une petite présentation s’impose : Keyser Söze, est un véritable mythe. Une sorte de réincarnation d’un Dieu malveillant : il sait tout, il voit tout, tout le monde travaille pour lui, mais personne ne le sait. Et surtout, personne ne l’a jamais vu. Même les plus grands parrains ont peur de cet homme. Certains renient son existence, tout en essayant de ne pas lui faire de tort.
Verbal Kint, un des cinq malfrats dira même :
« Keaton répétait tout le temps : "Je n'crois pas en dieu, mais j'avoue qu'il me fait peur". Oui, eh bien moi je crois en Dieu, et la seule chose dont j'ai peur, c'est Keyser Söze... »
L’histoire du mythe
Bien que personne ne l’ait vu, certains racontent que Keyser Söze était harcelé par une bande de hongrois. Ces derniers ont fait irruption dans sa maison, ont violé sa femme et l’ont retenue en otage, elle et ses enfants, en attendant le retour de Keyser. Söze préférant alors voir mourir ses proches plutôt que de les voir tyrannisés par ses ennemis, il les tua les uns après les autres, avant de se charger de la bande. Il tua non seulement cette bande rivale de hongrois, mais aussi leurs femmes, enfants, familles, amis et brûla même les magasins où ils travaillaient.
Le braquage
Les cinq acteurs principaux sont contactés par Kobayachi, le seul qui connaisse Söze et qui l’ait déjà vu. Celui-ci les invite à participer au braquage du cargo, sous peine de les faire disparaître. Pour appuyer ses menaces, il distribue à chacun des malfrats leur dossier complet, contenant photos, divers emplois (qui sont pas vraiment déclarés à l’URSAFF) et même, des photos de leurs proches. Ils n’ont donc plus d’autre choix que d’obéir et de travailler pour Söze.
Le braquage va mal tourner : l’équipage du bâteau comme les malfrats. Seuls deux rescapés seront à noter : Verbal Kint et un membre de l’équipage hongrois, dans un état grave à l’hôpital.
Le mensonge, alias la réalité
Comme dit précédemment, le récit est basé sur les dires de Verbal Kint qui raconte l’histoire aux policiers : de la rencontre des malfrats au braquage du cargo, en passant par la rencontre avec Koboyachi. Kint est effrayé mais préfère se faire tuer par Söze plutôt que d’accepter l’aide de la police et témoigner contre ce Dieu vivant.
Cette dernière annonce en effet à Kint que ce cargo ne contenait pas de drogue, mais un témoin qui était prêt à témoigner dans le procès de Keyser Söze. Kint est donc relâché, avec un avenir incertain. Il prédit aux policiers que jamais plus ils n’entendront parler de Keyser Söze, maintenant que plus aucune personne ne puisse l’identifier formellement.
Seulement, c’est là qu’Usual suspects trouve tout son charme et sa reconnaissance : dans son twist final.
Pourquoi ce méchant est si particulier pour moi ?
Tout d’abord, ce que je trouve très fort dans ce film, (et que d’autres pourront faire passer pour de la trahison) est le mensonge qu’on nous fait avaler. Le seul témoin de toute l’histoire nous raconte les événements, alors après tout, pourquoi en douter ? Vous l’aurez compris, ce twist final m’a complètement remuée. Et je dois d’ailleurs dire que peu de films m’ont autant fait écarquiller les yeux (Fight club, Le prestige et Seven font partie de cette liste).
Ensuite, le mythe construit sur Keyser Söze est très mystérieux et prenant. On essaye de creuser sur ce personnage alors qu’on ne sait pas qui il est ! Je trouve l’histoire bâtie autour de ce personnage inexistant mais pourtant relégué au premier plan très bien construite et intéressante.
De plus, ce méchant qui est un Dieu, qui tue, qui effraye, qui sait tout est très impressionnant. Vous en connaissez beaucoup vous, des méchants qui font peur aux flics comme aux criminels ? Qui sont apparentés à Dieu ? Qui connaissent tout le monde ? Et qui sont également véritables parrains de toute la criminalité ? Moi pas beaucoup. Il fait preuve d’un sadisme et d’une fierté : y’a pas non plus beaucoup de méchants qui tuent eux-mêmes leurs proches sous les yeux de ses rivaux.
Pour terminer, mais ça, c’est sur un ton plus léger, je trouve que Keyser Söze, comme nom de méchant, ça déboîte.
Un grand merci Bryan Singer !