Usurpation
3.6
Usurpation

Film DTV (direct-to-video) de Jonathan Baker (2017)

Angela et Brian,couple de médecins sur le retour,ont tout pour être heureux.Ils s'aiment,ils ont de bons métiers,ils ont du pognon et une belle maison.Mais vous savez ce que c'est,on n'est en réalité jamais content.Leur problème,c'est la stérilité d'Angela.Ils veulent des gosses mais madame n'arrive pas à démouler le gluant et multiplie les fausses couches.Ils ont pourtant réussi,via un implant d'embryon,à avoir une petite fille,mais ça ne leur suffit pas.D'autant que Brian,lui,aimerait bien avoir un fils.Parce qu'un garçon,hein,c'est toujours mieux.Et voilà qu'Angela s'entiche de Katie,jeune mère célibataire rencontrée au square.Rapidement,trop rapidement même,Katie devient la meilleure amie d'Angela,puis la nounou de sa fille,et pour finir le couple l'engage comme mère porteuse.Mais la fille cache un lourd passé et va se révéler très bizarre,ce qui va compliquer considérablement la situation.Nicolas Cage tourne de ces trucs,maintenant!Ce film vient s'ajouter à son invraisemblable collection de nanars.Vaguement inspiré de "La main sur le berceau",hit de 91 réalisé par Curtis Hanson,"Usurpation" prend l'eau,à défaut de perdre les eaux,de toute part.La mise en scène,d'une infinie tristesse,accumule mornement les développements prévisibles qu'on devine longtemps à l'avance.Le réalisateur,un gros pataud,nous gratifie de gros plans signifiants sur le visage de Katie,dont le regard étrange claironne la folie latente,avant d'enchaîner sur les gamines,pour bien montrer où va se situer l'enjeu de l'histoire.Les personnages,sommairement brossés,ne sont que des caricatures de figures classiques du thriller:la dingue au visage d'ange,l'héroïne peu équilibrée,le mari gentil mais stupide au point de ne se rendre compte de rien,la bonne copine qui va trinquer,la belle-mère soupçonneuse que personne n'écoute.L'intrigue s'étire pesamment jusqu'à un final totalement foireux,qui bien sûr rendra justice à la sympathique famille américaine traditionnelle.Le bon côté de l'affaire,c'est que le film dénonce,certes involontairement,l'insanité de tous les tripatouillages génétiques en vogue actuellement,et principalement l'ignoble système des mères porteuses,nouvelle traite humaine qui permet à des bourgeois friqués de s'offrir les enfants qu'ils sont incapables de faire eux-mêmes en les achetant à leurs mères biologiques.Difficile dès lors de compatir aux malheurs de ce couple blindé irresponsable.La distribution semble à première vue impressionnante,mais on s'aperçoit vite que Cage,absent et délabré, n'occupe qu'un rôle secondaire,dont il s'acquitte d'ailleurs avec un superbe jmenfoutisme.Rarement a-t-on vu un acteur aussi peu concerné sur un écran,ce qui parait justifié compte-tenu de l'inutilité de sa présence.Faye Dunaway,elle aussi tombée bien bas,apparait de manière encore plus discrète.La vraie vedette du film,c'est Gina Gershon,sévèrement empâtée,qui se démène en pure perte au risque de faire craquer son lifting.

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le 17 juil. 2018

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