Alors, pour être honnête, je ne connaissais pas cette histoire d'attaque terroriste. J'avais douze ans quand ça a eu lieu, et je n'en ai aucun souvenir. En voyant la bande annonce, je n'avais même pas compris qu'il s'agissait d'une attaque terroriste, j'ai d'abord cru que le film parlait d'une attaque gouvernementale sur des jeunes manifestants.
J'y suis allé dans cette optique, et bon sang, que je me suis gouré. Bon, j'étais conscient qu'Utoya allait pas être une partie de plaisir, mais pas à ce point.
Allons droit au but, je le dis sincèrement : Utoya est une horreur. Utoya est insupportable. Utoya est effroyable. Utoya, c'est un long plan séquence de soixante-douze minutes en plein dans une attaque terroriste sur une petite île nommée justement, Utoya. On ne voit quasiment jamais l'assaillant, la caméra est toujours collé au personnage principal, et on la suit rechercher sa sœur dans un bordel sans nom, avec la crainte permanente que le terroriste soit dans le coin.
Pour résumer, vous suivez une fille coincée sur une île avec un psychopathe armé qui tire régulièrement, vous voyez des gens courir, des cadavres, et surtout, on voit les gens dans des cachettes.
En fait, le début du film est très bien. Le plan-séquence démarre par un regard caméra, comme si l'actrice nous invitait à être témoin de ce qui allait suivre. Au début donc, c'est calme, on parle politique, de l'attaque terroriste survenu la veille, du manque de réseau sur l'île. Et soudain, coup de détonation aussi assourdissant qu’inattendu, hurlements de peur, course effrénée pour aller se réfugier dans la forêt et la chasse à l'homme commence.
Sauf que le soucis, c'est que... aller, soixante-quinze pour cent du film, c'est la fille qui est cachée et qui sait pas quoi faire. Alors, au début, on sent vraiment la tension, les coups de feu sont régulier, les cris omniprésents, et on est vraiment dans le truc. Mais petit à petit, à force de voir cette fille cachée un peu partout, le film n'a finalement plus grand chose à proposer. Le fait que tout soit filmé en plan-séquence empêche une certaine mise en scène, pas de montage pour rythmer les dialogues, les rendant longs comme pas possible, surtout qu'ils ne sont pas particulièrement pas bien écrits.
Mais j'avoue, j'ai vraiment détester voir ce film. Tout le long, je me sentais mal à l'aise comme pas possible et j'ai même hésité plusieurs fois à sortir de la salle tellement je me sentais pas bien devant. La tension au début du film est juste horrible. C'est également très cruel, âmes sensibles, s'abstenir. Plus on avance, plus le cadre est rempli de cadavres tous plus dégueulasses les uns que les autres, on voit des gens mourir sous nos yeux, des cadavres de gamins, bref, de quoi vous foutre la boule au ventre tellement c'est effroyable.
Une fois le film se finit, le réalisateur se permet plusieurs intertitres moralisateurs à coup de « luttez contre le radicalisme extrémiste ». Bon, j'avoue que je suis contre ces types de pensées, mais quand le film t'assène sans aucune retenue son message qui semblait pourtant clair tout le long du film (on parle quand même d'un attentat par un extrémiste, c'est pas assez explicite?).
Mais voilà, je suis ressorti du film épuisé, choqué, personne dans la salle n'osait parler. Donc, Utoya, c'est clairement pas une partie de plaisir, et à vrai dire, je ne le recommanderai certainement pas. A mon avis, il existe des films plus durs comme Requiem Pour un Massacre et bien plus pertinents dans leur propos et la façon dont ils les transmettent. Bref, si vous vous sentez prêts pour aller voir ce film, pourquoi pas, ça reste une expérience assez intense, mais autant être prévenu, c'est vraiment dur, et c'est pas forcément le film le plus réussi dans le genre.