Lorsqu'éclate "Street Fighting Man" sur le générique de fin de "V pour Vendetta", concluant de manière parfaite les superbes 30 dernières minutes du film, on se dit que l'on vient d'assister au pamphlet politique le plus pertinent de ces 10 dernières années : une mise en perspective incroyablement provocatrice du régime de la peur de Bush, Blair et consors (assistés en cela par les media de la haine type Fox), du défi au systéme démocratique de ce début du XXIè siècle, et des ambigüités mortelles de l'engagement individuel, jusqu'au terrorisme. Ce n'est pas rien, et si on ajoute la propagation de pandémies (réelles ou imaginaires) visant à enrichir les actionnaires des labos pharmaceutiques, mais aussi le risque permanent que le puritanisme (ici chrétien) représente pour la liberté d'être et d'aimer, force est de reconnaître que les Wachowski n'ont pas eu froid aux yeux : Pro-musulman, pro-homosexuel et pro-terroriste, voici un OVNI insensé déguisé en blockbuster. [Critique écrite en 2006]