Revu 14.10.2018 (écran ordinateur)
Par deux fois, l'action est dans le champ, mais invisible.
1) Un chapeau sort d'une voiture, nous savons qu'une dispute d'amis s'y déroule. La voiture s'arrête, le bandit récupère son chapeau. La voiture repart, et un peu plus loin, le chapeau est jeté dehors à nouveau. La voiture s'arrête plus loin. Un seul plan fixe, de l'extérieur. Fondu au noir. La mise en scène est dans la tête, dans le champ, à l'imagination, visible et invisible.
2) Chieko, amoureuse de Kenji qui vient de partir et de la laisser pour sauver Yasue, s'en prend à Senko, le compagnon de Kenji, à qui elle a déjà infligé une gifle parce qu'il voulait la calmer.
Par la fenêtre ouverte, caméra à l'extérieur, elle voit Kenji s'éloigner. Senko la retient. La fenêtre se ferme. Les stores tombent. (Pas de son évidemment). L'action se termine dans le champ, mais invisible à nouveau, dans le champ de l'imaginaire et croirait-on, du visuel aussi.
Deux petits pansements blancs dans une séquence suivante sur la joue de Senko pour seuls indices.
D'autres traits de génie d'un autre ordre. Le film d'Ozu qui use le plus de travellings sans doute, voire qui en abuse parfois et le seul dont, par moments, on peut être insatisfait, sentir qu'il perd un peu de fraîcheur, un peu de sa vitalité au profit d'effets de mélodrame trop appuyés.