Le petit théâtre de Bou(le)vard

Attention, "curiosité" (un peu comme Léonard Michalon) à découvrir pour les non-allergiques au N&B et à l'accent Parigot d'antan.

Autant commencer par évacuer les méchancetés.

Dedans y'a Phillipe Bouvard, tout jeune, juste catastrophique, mais catastrophique qui déclame du Bouvard. Mais peu importe, il n'a pas retenté l'expérience. C'est louable pour le cinéma et il a mis en œuvre d'autres qualités depuis (Les Inconnus et tant d'autres lui doivent tant et tant).

Sinon, c'est une sympathique comédie policière d'époque avec un casting chromé et protéiforme.

Arletty encore en forme (ses yeux déjà moins semble-t-il) dans son registre avec quelques belles tirades dans sa légendaire gouaille genre « Les maquereaux, même au vin blanc, j'ai jamais pu les digérer » fait le taf de bout en bout.

Elle est secondée dans son road-movie par Robert Vattier (Monsieur Brun, himself) en mode Playmobil notable, soit.

Je reviendrais pas sur Bouvard et sa dulcinée peu convaincante, Ginette Pigeon, vite disparue des radars.

Le plaisir vient surtout de l'abatage des seconds rôles tous excellents (sauf Andrex, mais là aussi c'est normal ou juste habituel).

Jean Tissier en Jean Tissier, Bubu en Bubu, Marthe Mercadier, Robert Berri (mort trop jeune et sous-estimé), Jacques Dynam, Bernard Dhéran échappé de la Comédie française (il fallait oser) nourrissent de leur présence ce road-movie sur la N7. On y croisera aussi vite fait Albert Michel, Albert Dinan ou Charles Bouillaud.

Ca déconne et caricature gentiment, c'est pas les Tontons flingueurs mais ça tient la route et le réa a le mérite de ne pas se prendre au sérieux en y injectant quelques scènes barrées genre Raymond Pellegrin en caméo dans l'hôtel ou la baston finale.

Bref, du cinéma de quartier, léger mais dynamique qui ravira archéologues des 50's et nostalgiques de l'artisanat de qualité et sans flagornerie. Même si le thème musical est vite gonflant on reste indulgent en attendant quiproquos et répliques divers.