Vaiana rappelle-toi que je ne suis rien sans toi

Par péché d'orgueil, Maui, un demi-dieu vaniteux, plonge le monde dans l'obscurité. Mille ans plus tard, une jeune femme décide de quitter son village contre la volonté de son père afin de retrouver Maui et le forcer à réparer son erreur.

★★★☆

Après un Zootopie réussi et original, Disney revient à ses premières amours : le conte de fée. Malgré la superbe ambiance exotique des îles du Pacifique, la comparaison avec le pas si ancien La Reine des Neiges était obligatoire. À première vue, Vaiana en reprend grosso modo les mêmes ficelles : une héroïne caractérielle et indépendante, des seconds rôles mignons et rigolos, des monstres impressionnants et des chansons. Plein de chansons. Le spectateur allergique aux refrains entêtants ferait mieux de passer son chemin. Sans être marquantes, les compositions sont néanmoins sympathiques et pas très longues. Pas de quoi fouetter un demi-dieu.

L'histoire est classique : une jeune femme part à la recherche d'un artefact pour sauver le monde et accomplir une prophétie, mais il faudra trouver de l'aide et affronter un grand méchant. Heureusement le récit comporte son lot de surprises : rencontres imprévues, décors insolites, revirement des enjeux. Vaiana croisera notamment le chemin de Maui, une divinité mégalo. Sans tomber dans un féminisme exacerbé, il est agréable de ne voir aucun jeu de séduction entre les protagonistes. Le film fait également preuve d'un second degré bienvenu, notamment sur les codes des films de Disney ("Si tu portes une robe et que tu as un animal de compagnie, tu es une princesse.", "Si tu te mets à chanter, je te préviens, je te tape !").

Bien que classique sur le fond (ce qui lui empêchera probablement un gros succès), Vaiana se distingue comme une production solide et maîtrisée. Les personnages sont consistants et l'aventure dépaysante. Enfin, pour ne rien gâcher, le film est un réel enchantement pour les yeux.

• Si vous avez manqué le début

Vous aurez alors probablement raté le court-métrage Raison, Déraison !, rigolo mais pas extraordinaire, qui présente le combat entre un cerveau et un cœur dans les choix de vie d'un quidam. Un Vice-Versa du pauvre.